Entre l'Algérie et l'Afrique du Sud, l'alliance est faite pour durer longtemps, tant les deux se ressemblent en plusieurs points. Au-delà de leur propension à s'imposer partout où elles sont indésirables, leurs dirigeants partagent une parfaite méconnaissance du continent et une xénophobie envers les migrants africains que l'on rencontre nulle part ailleurs. Après les propos racistes des responsables algériens tenus début décembre contre les Maliens, Ivoiriens ou autres Sénégalais, voilà que les Nigerians, Zimbabwéens et Zambiens sont menacés d'extermination par le maire de Johannesburg. C'est la dernière dérive d'une longue série. Ce qui a poussé plusieurs migrants à protester contre des propos racistes émanant des dirigeants et qui se multiplient dangereusement dans le pays.
Algérie: un racisme anti-africain se banalise avec la complicité de l'Etat
Ainsi, des centaines d’immigrés africains ont pris part à une manifestation, lundi à Johannesburg, pour protester contre les propos jugés «racistes» tenus par des responsables sud-africains à l’égard des sans-papiers africains dans le pays. Lors de cette manifestation, organisée devant le siège de la mairie de Johannesburg par l’Africa Diaspora Forum (ADF), les manifestants ont appelé à la protection et au respect des droits des immigrés.
La manifestation intervient après les propos attribués au maire de la ville de Johannesburg, Herman Mashaba, accusant les immigrés en situation irrégulière de liens avec les réseaux criminels. «Nous n’allons plus tolérer la présence d’immigrés illégaux dans notre ville», a dit le maire, qui est allé même jusqu'à dire qu’il était prêt à déclarer la guerre à ces immigrés.
Ces propos mettent en danger les immigrés en Afrique du sud, ont indiqué les manifestants, en faisant allusion aux actes de violence xénophobe qui ont secoué le pays arc-en-ciel durant les dernières années.
Lors de cette manifestation, encadrée par un important dispositif sécuritaire, Marc Gbaffou, président de l’ADF, a accusé les politiciens sud-africains d’utiliser les immigrés comme un bouc-émissaire pour justifier leur échec à trouver des solutions aux énormes problèmes dont souffre l’Afrique du sud.
La hausse du nombre d’immigrés clandestins dans le pays est aussi le résultat des mesures introduites par le ministère sud-africain de l’Intérieur, durcissant les procédures de régularisation de la situation de ces immigrés, a-t-il dit, citant la corruption, la mauvaise gestion et la bureaucratie parmi les obstacles qui empêchent les immigrés de régulariser leur situation.