Mali: IBK s'invite dans la polémique au sujet du rapatriement des "sans-papiers"

Ibrahima Boubacar Keita, président du Mali.

Ibrahima Boubacar Keita, président du Mali.

Le 03/01/2017 à 16h35, mis à jour le 03/01/2017 à 17h09

Depuis une dizaine de jours, la polémique enfle au Mali au sujet du rapatriement des migrants "sans-papiers" depuis l'Union européenne. Le président IBK est lui-même entré en scène pour calmer l'opinion publique. Sans propos résonnent comme une menace contre les responsables de ce cafouillage.

Malgré les déclarations répétées des autorités maliennes, la rue malienne reste convaincue que le gouvernement a bel et bien établi un accord avec l'Union européenne (l'UE) pour la réadmission au Mali des migrants "sans-papiers" se trouvant actuellement dans les pays de l'UE. De Paris à Kayes, dans l'ouest malien, vers la frontière avec le Sénégal, les manifestations de colère se multiplient. 

Aujourd'hui, mardi 3 janvier, un sit-in est organisé à Kayes par des jeunes, à la fois candidats potentiels à l'immigration clandestine et proches de "sans-papiers" résidant actuellement en Europe. De même, pendant plusieurs jours, le consulat du Mali à Paris a été occupé par des manfifestants. Pour se sortir d'affaire, le gouvernement a annoncé le limogeage du Consul "pour sa mauvaise gestion" de cette crise. 

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Comme cela n'a pa suffit, c'est le Président malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) lui-même qui se sent obligé d'intervenir pour essayer de calmer l'opinion. Il s'est ainsi adressé aux centaines de milliers de migrants. Quand on sait que ces Maliens de l'extérieur transfèrent quelque trois à quatre cents milliards de Fcfa chaque année vers le pays, on comprend l'égard avec lequel le président IBK s'est adressé à eux. "J'ai entendu votre message! J'ai pris la mesure de vos frustrations, j'en tirerai très bientôt toutes les conséquences". Cela laisse présager d'autres sanctions après la chute du Consul du Mali à Paris. Mais, nul ne sait si les prochaines têtes censées tomber seront celles des ministres ou des directeurs centraux. 

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Ce qui est clair, c'est que cette crise a été très mal gérée, notamment à cause de cafouillages constatés dans la communication. Car, c'est le ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas qui, de retour d'un séjour au Mali, a annoncé dans un tweet qu'un accord de réadmission avait été conclu avec les autorités de ce pays d'Afrique de l'Ouest. Mais, très vite les autorités maliennes ont démenti, sans vraiment convaincre. Puisque dans la même semaine, les Maliens ont eu droit à une scène inédite. Un de leur compatriote a été rapatrié menotté qu'il était par un avion dans lequel le ministre des Maliens de l'extérieur voyageait. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 03/01/2017 à 16h35, mis à jour le 03/01/2017 à 17h09