Nigeria: Amnesty réclame la libération d'un leader chiite nigérian

Manifestants réclamant la libération du leader chiite.

Manifestants réclamant la libération du leader chiite. . DR

Le 16/01/2017 à 13h31

Amnesty International demande au gouvernement nigérian la libération du leader chiite Zakzaky et de ses compagnons. L’ONG emboite le pas à la cour fédérale d’Abuja qui a jugé leur détention illégale.

Amnesty International a appelé lundi à la libération du chef du groupe chiite Mouvement islamique du Nigeria (IMN) Ibrahim Zakzaky, emprisonné depuis un an et dont la justice a ordonné la libération, jugeant sa détention illégale. "Zakzaky est détenu illégalement", a souligné lundi le directeur d'Amnesty pour le Nigeria, Makmid Kamara, en estimant que les autorités nigérianes feraient preuve d'une "flagrante et dangereuse violation de la loi" si elles ne libéraient pas le religieux.

Une cour fédérale d'Abuja a jugé le 2 décembre que la détention de Zakzaky et de plusieurs centaines de ses partisans était illégale et donné aux autorités un délai de 45 jours pour le libérer, qui expirait lundi.

En décembre 2015, trois jours de violences avaient opposé les forces de l'ordre aux partisans de l'IMN dans leur fief de Zaria, dans l'Etat de Kaduna (nord).

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Selon des organisations de défense des droits de l'Homme, ces violences avaient fait près de 350 morts parmi les militants chiites, bilan rejeté par l'armée nigériane.

Le responsable d'Amnesty a suggéré que le maintien en détention de Zakzaky pouvait être une manière pour le gouvernement de "dissimuler les crimes horribles commis par les membres des forces de sécurité à Zaria en décembre 2015". Le gouvernement n'avait pas réagi lundi.

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Ibrahim Zakzaky et l'IMN souhaitent établir un Etat islamique chiite à l'iranienne et ne reconnaissent pas l'autorité d'Abuja. Le mouvement a été interdit dans le seul Etat de Kaduna en octobre.

Début décembre, l'Etat de Kaduna a demandé que Zakzaky soit tenu responsable pour "sa désobéissance civile" depuis 30 ans.

Le Nigeria est un pays laïque selon sa Constitution, mais il est de facto divisé entre un sud principalement chrétien et le nord largement musulman, à prédominance sunnite.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 16/01/2017 à 13h31