Afrique du sud: "le lynchage des immigrés", saison trois

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Le 22/02/2017 à 19h48

C'est reparti pour une nouvelle vague de violences contre les étrangers, notamment les Nigérians, Zimbabwéens, Ethiopiens ou encore Pakistanais. Les populations se livrent à un pillage en règle de leurs biens. Tout est parti d'une banale accusation de vente de drogue.

Kiosque le360 Afrique. Dans le township Mamelodi, banlieue de Pretoria, plusieurs jeunes sud-africains ont pris d’assaut des maisons construites récemment par les "Zimbabwéens". À environ 50 km, dans le sud de Joburg, les résidents de Rosettenville ont mis le feu à ce qu'ils prétendaient être des maisons de trafic de drogue et des bordels nigérians.

Parmi ceux qui ont attaqué un bordel de Rosettenville, il y avait une femme dont le mari était un client. Bien que les attaques et la colère suscitées dans les deux cas peuvent être liées à la xénophobie. La rumeur véhiculée contre les étrangers ravive la haine profondément ancrée chez les sud-Africains ainsi que la violence contre les étrangers.

À Rosettenville, 12 maisons ont été incendiées. Les habitants affirment mener un combat contre un cartel de la drogue et de la prostitution, prétendument dirigé par des Nigérians, et ils estiment que la police est complice. Les manifestations ont été déclenchées par l'expulsion d'un couple de personnes âgées de l'une des trois maisons accusées de se livrer au trafic de drogues et à la prostitution. Rapidement, une réunion a été organisée suite à laquelle les habitants ont marché sur les domiciles incriminés afin de les incendier plus tard.

Pour le ministre de l’Intérieur sud-africain, Malusi Gigaba, cette vague de violences est l’œuvre du nouveau maire de Jo’burg, Herman Mashaba, issu du parti de l’Alliance démocratique (DA). Quoi qu’il en soit, les violences se poursuivent un peu partout dans le pays, comme cela a été le cas à plusieurs reprises dans le passé. Désormais, les sud-Africains ne cachent même plus leur racisme.

Sur une pancarte brandie dans le quartier de Mamelodi, on peut lire : “Les Zimbabwéens, les Nigérians, les Pakistanais ne sont pas nos compatriotes. Ils détruisent nos bâtiments, vendent de la drogue à nos enfants et prostituent nos femmes. Comment cela nous aide-t-il ? Ils ont détruit notre Johannesburg. Maintenant, ils détruisent Pretoria.”

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 22/02/2017 à 19h48