Burkina Faso: la société civile monte au créneau contre le terrorisme

les attaques du 15 janvier 2016 sur l'Avenue Kwamé N'Kruma de Ouagadougou

les attaques du 15 janvier 2016 sur l'Avenue Kwamé N'Kruma de Ouagadougou. DR

Le 24/03/2017 à 19h04

Face à la dégradatiopn de la situation sécuritaire dans le Nord du Burkina, nombreuses sont les Organisations de la société civile (OSC) qui sortent de leur mutisme. Elles tirent sur la sonnette d’alarme et invitent les autorités à prendre des mesures urgentes pour éviter le pire.

Au Nord du Burkina, les populations vivent la peur au quotidien. Il ne se passe une semaine sans que les hordes terroristes ne frappent. Cette situation commence à faire réagir les Organisations de la société civiles. En effet, ces évènements ont poussé ces dernières à manifester leur indignation face à cette escalade abjecte de la violence en dénonçant ouvertement le mutisme et l’attentisme des autorités.

Dans cette vague d’indignation, si certains préfèrent aller seuls, d’autres par contre unissent leurs voix. C’est le cas du mouvement Citoyen africain pour la renaissance (CAR), du M21 et la Ligue des jeunes du Burkina. Ces différentes OSC ont élaboré un texte baptisé «l’Appel de Ouagadougou ; allons au Nord». Et cela fait suite aux dernières attaques terroristes perpétrées dans le Nord du Burkina, et qui ont fait de nombreuses victimes.

Le 16 décembre 2016, à Nassoumbou, localité de la région du Nord, le Burkina perdait 12 de ses soldats dans une attaque revendiquée quelques jours plus tard par le mouvement de Ibrahim Malam Dicko. Pour le CAR, le M21 et la Ligue des jeunes du Burkina, le peuple en a assez de compter les morts de soldats et de civils. C’est pourquoi ces Organisations demandent aux Burkinabè d’être prêts pour sauver la République.

Hervé Ouattara, président du mouvement Citoyen africain pour la renaissance, estime qu’il faut nommer des responsables militaires compétents, des policiers ou gendarmes à la tête des ministères de la Défense et de la Sécurité. Comme solution, il propose l’instauration de l’état d’urgence dans les zones à fort risque, lla mise en oeuvre de fouilles systématiques dans les zones sensibles, maison par maison, grenier par grenier, pour déloger les terroristes et leurs éventuels complices

En ce qui concerne le plan politique, la coalition nationale des OSC, pour sa part, demande au président du Faso d’assumer pleinement ses responsabilités de chef d’Etat: «le fauteuil présidentiel n’est pas un siège qu’on peut partager à 2, 3 ou 4», ironise son porte-parole, Steeve Zampaligre. Quant à la situation au nord, la coalition propose un «programme d’urgence de développement pour les jeunes de ces localités», car la lutte contre le terrorisme n’est pas seulement militaire. D’ailleurs, ces OSC indiquent; en choeur, que s’il le faut, tout le pays se retrouvera au Nord pour résister et défendre l’intégrité territoriale.

Le 24/03/2017 à 19h04