Ghana: un capitaine de l'armée confondu à un voleur est lynché à mort par la foule

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Le 02/06/2017 à 16h02, mis à jour le 02/06/2017 à 20h42

Capitaine Maxwell Mahama a été pris pour un voleur et sauvagement lynché par la population qui ne lui a laissé aucune chance. Son meurtre a ému la nation ghanéenne toute entière. Le président Nana Akufo-Addo a promis de punir sévèrement les coupables.

Alors qu'il faisant tranquillement son jogging matinal, habillé en civil et portant son arme, Maxwell Mahama a été pris pour un Arsène Lupin. C'est une jeune femme qui est à l'origine du drame, puisqu'elle a crié "au voleur" après avoir aperçu le jeune capitaine de l'armée. Elle a ainsi ameuté tout le voisinage qui est sorti avec gourdins, matraques et autres objets contendants tout comme des armes blanches pour éliminer le soi-disant voleur. 

Sur cette image, on voit clairement un badaud brandir une grosse pierre, sans doute pour tuer.

Les photos du corps du capitaine, gisant dans une marre de sang avec une grosse brique en béton sur la tête, ont rapidement circulé dans les réseaux sociaux. Les Ghanéens se sont massivement indignés face à un tel acte, à commencer par le président Nana Akufo-Addo. Après avoir présenté ses condoléances à la femme de Maxwell Mahama, il a affirmé sur son compte Twitter que "tous les auteurs de ce meurtre seront punis". 

Pour sa part, l'armée a dépêché dans la zone, un bataillon entier selon le colonel Eric Aggrey-Quarshie, porte-parole de la grande muette. Une enquête a été ouverte par l'état-major pour déterminer les circonstances de ce terrible évènement. 

Il convient de signaler que dans plusieurs pays du continent, le vol est considéré pratiquement comme un crime par beaucoup. La rue estime également que l'appareil judiciaire ne punit pas assez les coupable de vol.

Ici, ses bourreaux le tirent en contrebas d'une petite colline.

Au Mali par exemple, les personnes accusées de vol risquent purement et simplement d'être brûlées vives en vertu de ce que les Maliens appellent l'article 320, c'est-à-dire 300 Fcfa pour se procurer du carburant et 20 Fcfa pour l'achat d'une boîte d'allumettes. 

Evidemment, rien ne légitime de telles actions. Et ce meurtre d'un innocent père de famille prouve qu'il est obligatoire de recourir à la justice, plutôt que de de se faire justice soi-même. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 02/06/2017 à 16h02, mis à jour le 02/06/2017 à 20h42