C'est un ultimatum en bonne et due forme que François a servi aux prêtres d'Ahiaria, localité située au sud-est du Nigeria, lesquels étaient venus le voir en délégation le 8 juin dernier. Au lieu d'accéder à leur demande, le chef suprême de l'Eglise catholique leur a donné un mois pour lui présenter des excuses et accepter Peter Okpalepe en tant qu'évêque du diocèse d'Ahiara. Chacun des prêtres doit écrire une lettre dans ce sens, faute de quoi, il sera suspendu ipso facto.
Les hommes d'Eglise ont purement et simplement refusé depuis 2012 la nomination de Peter Okpalepe par Benoît XVI, alors qu'il était pape en 2012. Le pape agit dans l'intérêt de l'Eglise en menaçant de suspendre les prêtres, écrit l'Observatore Romano, le quotidien du Vatican dans son édition du dimanche 11 juin.
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Peter Okpalepe ne peut toujours pas officier parce qu'il n'est pas de l'ethnie locale dominante. Le pape François a dit à ses hôtes qu'il était "très concerné" par l'attitude des prélats qui ont évoqué leur fidélité à des règles tribales pour refuser l'évêque nommé à la tête de l'église catholique à Ahiara.
L'attitude ferme du pape s'expliquerait par le fait que pour Vatican il est crucial que les prêtres montrent leur respect vis-à-vis de la hériarchie pontificale. En somme, il veut mettre de l'ordre dans le troupeau en commençant par les pasteurs. "Ces prêtres qui s'opposent à l'office de M. Okpalepe veulent détruire l'église et nous ne pouvons le permettre", a dit François à la délégation venue en visite. Ajoutant que le "pape ne peut pas être indifférent" à la rébellion.
François avait même envisagé de supprimer complètement le diocèse d'Ahiara, cependant cela aurait privé 520.000 catholiques du cadre adéquat pour exercer leur foi.