La sauvegarde des espèces protégées, notamment les éléphants est un combat rude au Cameroun. Face à la persistance du phénomène et à des braconniers de plus en plus lourdement armés, le plan de riposte national a été élargi à la sous-région CEMAC (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale).
Et les résultats sont visibles. Mercredi 14 juin dernier en effet, des matériels et produits de braconnage ont été réduits en cendres au niveau de la région forestière de l’Est Cameroun. Il s’agit précisément de 119 armes de chasse de fabrication artisanale, 22 armes de chasse manufacturées, 547 minutions et 9 canons de calibre 12.
Cet arsenal récemment saisi par un groupement constitué de gardiens de la faune, policiers, militaires et douaniers vient d’être incinéré dans la ville de Bertoua. A ce butin s’ajoutent des fils servant aux braconniers à tendre des pièges aux espèces protégées, interdits selon la loi faunique de 1994. Les objets saisis ont donc été incinérés.
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L’opération s’est déroulée sous la conduite du chef d’escadron René Didier Bekada, chef d’état-major du régiment militaire à Sangmélima dans le Sud Cameroun. Expert en lutte contre les engins explosifs, il a été dépêché par le ministère de la Défense pour la circonstance, afin de s’assurer que l’opération ne porte pas atteinte à l’environnement.
Pour le gouverneur de la région de l’Est, la symbolique de cet événement est cruciale, d’autant plus qu’il montre la détermination inébranlable des pouvoirs publics à lutter contre le braconnage. Il y a peu de temps, la région était sous les feux des projecteurs avec la saisie de 25 pointes d’ivoire, représentants 13 éléphants tués selon les éco-gardes.
Du côté du Sahel camerounais, la traque des éléphants est une véritablement guerre désormais. Le conservateur, Ousmanou Moussa explique que «l’Etat a doté le parc d’armes de guerre, en plus de l’appui permanente du Bataillon d’intervention rapide (BIR). Nous avons également reçu du personnel et sommes passés de huit à 60 éco-gardes. Le génie militaire est intervenu pour ouvrir toutes les voies d’accès au parc pour une surveillance plus efficace».
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Il faut dire que des groupes armés transfrontaliers ont investi ce lieu pour massacrer des centaines d’éléphants. D’où l’élaboration du Programme de conservation de la biodiversité en Afrique centrale –Sauvegarde des éléphants d’Afrique centrale (PCBAC-SEAC). Une réponse de la sous-région face au phénomène du braconnage en général et des éléphants en particulier.
La maîtrise d’ouvrage de ce programme, financé par la Banque africaine de développement (BAD), est assurée par le secrétariat général de la CEEAC. Un peu plus de trois milliards de FCFA sont débloqués pour 3 ans. Le Cameroun, le Tchad et la RCA sont actuellement les trois pays bénéficiaires dudit programme, qui vise la lutte anti braconnage de manière transfrontalière, par le renforcement des capacités des acteurs de terrain et la dotation en équipements, entre autres.