L'ONG a rencontré 101 personnes affirmant avoir été détenues au secret et torturées par le Bataillon d'intervention rapide (BIR, unité d'élite de l'armée) et la Direction générale des renseignements extérieurs (DGRE) entre mars 2013 et mars 2017.
Parmi ces 101 personnes, 32 ont expliqué à l'ONG avoir été témoins de la mort d'un codétenu en détention. "Amnesty International estime que des dizaines de prisonniers sont décédés dans les centres de détention du BIR et de la DGRE entre mai 2013 et mai 2017 à la suite d'actes de tortures et d'autres mauvais traitements", affirme le rapport.
La base de Salak du BIR et le centre non-officiel dit "du Lac" de la DGRE à Yaoundé sont particulièrement pointés du doigt par Amnesty International: sur 101 cas de torture répertoriés, plus de 80 s'y seraient produits.
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Selon le rapport, les Etats-Unis et la France auraient une présence plus ou moins régulière sur cette base de Salak. "Nous avons des preuves irréfutables qu'il y a une présence internationale à Salak. Des militaires américains sont présents régulièrement sur la base, et des délégués d’Amnesty International y ont vu des militaires français, mais rien ne nous permet d’affirmer qu’ils se trouvent en permanence sur le site", explique à l'AFP Ilaria Allegrozzi, une des auteurs du rapport.
L'ONG dit avoir contacté les ambassades américaine et française au Cameroun demandant l'ouverture d'une enquête sur "la connaissance éventuelle par leur personnel de pratiques de détention illégale et de torture".
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"Ils m'ont demandé (...) si je connaissais des membres de Boko Haram. J'ai répondu que je connaissais aucun membre de Boko Haram. Ils m'ont dit de leur faciliter la tâche et d'avouer et que, sinon, ils allaient me tuer. Ils m'ont frappé, me laissant quasiment pour mort, et m'ont ramené à la cellule. Je suis resté là-bas environ quatre mois", explique dans le rapport et sous un nom d'emprunt Samou, détenu sur la base du BIR à Salak (Extrême-Nord) en 2016.
"La torture est une pratique routinière par les forces de sécurité, c'est systématique au Cameroun, on observe ça depuis le début des hostilités. Nous appelons le gouvernement à prendre ses responsabilités", indique Mme Allegrozzi.
Amnesty International explique par ailleurs avoir contacté le gouvernement camerounais, sans avoir été reçu ni eu de réponse avant publication du rapport.