Egypte. Burkini: le ministre du Tourisme met les hôteliers dans l’embarras

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Le 09/08/2017 à 15h25, mis à jour le 09/08/2017 à 15h29

Le débat burkini-bikini est loin d’être tranché au niveau des hôtels égyptiens. Le ministre du Tourisme qui avait autorisé le port du burkini dans les établissements hôteliers est revenu sur sa décision en l’espace de 24 heures. Il met désormais les hôteliers dans l’embarras.

Ce n’est pas qu’en Europe que le burkini pose problème. Même dans les pays musulmans, le problème est sensible. C’est le cas notamment de l’Egypte. Si une grande majorité des femmes égyptiennes est voilée, il n’en demeure pas moins que le port du burkini au niveau des plages et des centres de villégiatures fait l’objet de débats intenses.

Ainsi, plusieurs hôtels et centres d’hébergement recevant notamment des touristes étrangers avaient interdit le port de burkini au niveau de leurs piscines et plages. Certains hôteliers avancent le fait que les matériaux avec lesquels est fabriqué le burkini peuvent causer des maladies.

Une situation qui a poussé de nombreuses femmes en burkini à porter plainte auprès des autorités, jugeant qu’elles ont été discriminées à cause du port du burkini.

Face à cette situation, le ministre du Tourisme croyait avoir réglé le problème en autorisant les femmes à se baigner dans les plages et les piscines des hôtels en burkini et/ou demander à certains hôtels disposant de deux ou plus de piscines d’en réserver une aux femmes en burkini. Il avait avancé que cette décision se justifie par le fait d'éviter toute forme de discrimination religieuse au niveau des piscines et plages.

C’était toutefois sans compter sur le mécontentement des professionnels du secteur du tourisme et notamment des hôteliers. Selon Ali al-Halawany, président de la Chambre des hôtels de la Mer rouge, cité par Egypt Daily News, les hôteliers devraient autoriser ou interdire le burkini en fonction de la saison touristique et du type de touristes qu’ils accueillent.

Du coup, et en moins de 24 heures, et face à la sensibilité du secteur du tourisme, un des piliers de l’économie égyptienne, le ministre a revu sa copie. Ne souhaitant pas trancher sur la question, il laisse désormais aux hôteliers le soin de prendre eux-mêmes la décision qui s’impose dans leurs établissements.

Par Karim Zeidane
Le 09/08/2017 à 15h25, mis à jour le 09/08/2017 à 15h29