Cameroun. la drogue fait des ravages en milieu scolaire

Pas une semaine ne se passe sans que des adolescents soient renvoyés pour consommation de drogue.

Pas une semaine ne se passe sans que des adolescents soient renvoyés pour consommation de drogue.. DR

Le 14/11/2017 à 16h16

Nous ne sommes encore qu'au premier trimestre de l’année scolaire et des centaines d’élèves ont déjà été renvoyés des établissements du pays pour consommation de stupéfiants.

Le tramol et le chanvre indien prolifèrent dans les lycées et collèges du Cameroun. Plus une semaine ne se passe sans que de jeunes élèves ne soient pris en flagrant délit de consommation de drogue puis renvoyés, comme le préconise le règlement intérieur des établissements.

Dernier cas en date, ce jeudi 9 novembre à Yaoundé. Une trentaine d’élèves, filles et garçons, ont été interpellés par des gendarmes dans un snack-bar alors qu’il n’était que 9 h du matin. Alors que leurs camarades étaient en cours, ceux-ci se sont donnés rendez-vous pour une partie de tramol, bières, whisky, chicha et cigarettes. La suite, une partouze…C’est nu pour certains et en petite tenue pour les autres que les gendarmes les ont embarqués, de même que le propriétaire du snack-bar. Tous ces jeunes gens, issus de deux lycées différents, ont immédiatement été exclus de leurs établissements scolaires, et le patron du snack déféré au parquet pour avoir laissé des mineurs consommer des stupéfiants.

La semaine précédente, c’était un collège confessionnel, classé au top cinq des meilleurs établissements secondaires, qui était sous le feu des projecteurs. Ici, un groupe d’élèves a été surpris dans un état second. Dans leurs gourdes, du whisky et de la drogue. Dans la même semaine, d’autres lycées renvoyaient des élèves pour cause de consommation de stupéfiants. Impuissants, les parents sont aux abois.

À en croire le surveillant général d’un lycée de Yaoundé, «le phénomène est général à travers le pays. D’où l’urgence pour les parents d’avoir une oreille attentive à la maison. Ils doivent à cet effet être vigilants sur les fréquentations de leurs enfants».

Le phénomène concerne plutôt des jeunes âgés de 12 à 16 ans, en crise d'adolescence. Une période de fragilité, au cours de laquelle certains adolescents sont attirés par des pratiques interdites. C’est aussi durant cette étape délicate que les parents doivent jouer leur rôle d’éducateur.

Or notre société de plus en plus capitaliste exige qu'on travaille plus. Conséquence, les parents sont souvent absents et ne peuvent pas véritablement contrôler les fréquentations ou les activités extra-scolaires de leurs enfants. Dans ces conditions, Internet, la drogue et l’alcool prennent le relais.

Dans les écoles, les responsables mènent une sensibilisation accrue. Chaque lundi matin, une causerie éducative a lieu pour échanger sur les effets néfastes de la consommation de drogue. D’ailleurs, le ministère de la Santé publique a interdit l’importation du tramol, qui fait des dégâts chez les jeunes. En vain.

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 14/11/2017 à 16h16