La fuite de documents confidentiels sur les réseaux sociaux est devenue un véritable problème dans l’administration camerounaise. Des correspondances, parfois scellées du secret-défense, se retrouvent à la portée du grand public, parfois avant même que leurs destinataires n’en prennent connaissance. Ce qui nuit souvent à la bonne marche de l’administration.
C’est ainsi par exemple qu’en pleine «opération Epervier», du nom de l’opération de lutte contre la corruption et d’assainissement des mœurs lancée par le président Paul Biya, des correspondances interdisant la sortie du territoire camerounais à certaines hautes personnalités ont ainsi fuité pour faire les choux gras de la presse et des forums de discussions. Des exemples comme cela sont légion dans le pays et concernent pratiquement toutes les administrations.
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Ce phénomène prend de l'ampleur à la faveur de la vulgarisation d'Internet et de ses dérivés, et de l'apparition de nouveaux outils de communications électroniques qui accentuent la propagation des informations. Face à l’ampleur du phénomène, le gouvernement a décidé de prendre le taureau par les cornes.
Dans une circulaire adressée aux ministres et directeurs généraux des établissements publics entre autres, le Premier ministre, Philemon Yang, a donné des instructions pour juguler cette pratique. «Au-delà du fait que ces pratiques répréhensibles sont de nature à compromettre l'efficacité de l'action publique, elles constituent également des atteintes graves à la sûreté de l'Etat, de plus en plus en proie à des menaces sécuritaires multiformes», déplore le chef du gouvernement.
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Entre autres mesures indiquées, «en attendant la finalisation des plateformes et chartes de gestion des données de l'Etat», il s'agit de veiller au respect scrupuleux des textes en vigueur en matière de gestion des documents confidentiels de l'Etat. Le PM demande également aux administrateurs de s’assurer du respect de l'obligation de discrétion professionnelle incombant aux agents publics et de traduire systématiquement, devant les instances disciplinaires compétentes, les agents publics présumés coupables de violation de l'obligation de discrétion professionnelle.
Enfin, le chef du gouvernement instruit la mise en place, en liaison avec les organismes publics compétents, à l'instar de l'Agence nationale des technologies de l’information (ANTIC) et du Centre national de développement de l’informatique (CENADI), des canaux de communications électroniques sécurisés pour les transactions électroniques de l'administration.