Nigeria: 21 morts dans des attaques de Boko Haram dans le nord-est

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Le 24/04/2018 à 08h30

Des jihadistes de Boko Haram ont tué 18 coupeurs de bois lors d'une attaque, et trois autres civils sont morts au passage de leur convoi sur une mine dans le nord-est du Nigeria, ont indiqué lundi à l'AFP des miliciens et un habitant.

Les deux incident ont eu lieu dimanche près des localités voisines de Ngala et Gamboru, dans l'Etat du Borno, à la frontière avec le Cameroun.

Au total, "nous avons perdu 21 personnes dans deux attaques séparées des insurgés de Boko Haram", a affirmé depuis Gamboru Umar Kachalla, membre d'une milice civile engagée aux côté de l'armée contre le groupe jihadiste.

Dix-huit bûcherons ont été abattus aux abords de la forêt de Wulgo, à 15 kilomètres de Gamboru, où ils étaient partis couper du bois de chauffe.

"Ils ont ouvert le feu sur le groupe alors qu'il revenait vers la ville", a précisé M. Kachalla.

Un autre milicien, Shehu Mada, a confirmé que "les 18 bûcherons tués (...) ont été abattus en tentant de s'enfuir".

"Les corps étaient éparpillés sur plusieurs centaines de mètres, la plupart se sont fait tirer dans la tête et le dos", a précisé M. Mada.

La forêt de Wulgo est connue comme un sanctuaire de Boko Haram. En janvier, dix bûcherons avaient déjà été tués dans la région tandis qu'une trentaine d'autres, qui avaient disparu, auraient été enlevés par les jihadistes.

Dimanche, un véhicule faisant partie d'un convoi escorté par l'armée a par ailleurs heurté une mine posée par les insurgés, tuant trois personnes près du village de Wumbi, à 20 kilomètres de Ngala, selon Umar Kachalla.

"Trois personnes dont le conducteur sont décédées et 11 passagers ont été blessés", a-t-il détaillé.

Abubakar Yusuf, un habitant de Ngala, a confirmé ce bilan, précisant que les trois victimes avaient été enterrées le jour même.

Ngala, où vivent 80.000 déplacés ayant fui les exactions du groupe jihadiste, n'est qu'à trois kilomètres de Gamboru.

Les insurgés s'étaient emparé en août 2014 de ces localités commerçantes frontalières, dont les forces armées nigérianes ont pu reprendre le contrôle en septembre 2015, après plusieurs mois d'offensive.

Boko Haram continue toutefois à mener des attaques dans la région, et tend régulièrement des embuscades aux convois militaires et civils.

L'insurrection jihadiste et sa répression par l'armée ont fait au moins 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés dans le nord-est du Nigeria depuis 2009.

La majorité des déplacés dépendent de l'aide humanitaire pour survivre, d'autres se débrouillant notamment en coupant du bois de chauffe, qu'ils revendent dans les villages.

Les bûcherons, qui parcourent de longues distances en brousse, sont régulièrement accusés par les jihadistes de transmettre des informations à l'armée et aux milices.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 24/04/2018 à 08h30