NIgeria: les violences intercommunautaires du weekend ont fait plus de 200 morts

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Le 27/06/2018 à 14h22

Les violences entre éleveurs peuls musulmans et agriculteurs chrétiens qui ont éclaté au cours du weekend dans l'Etat du Plateau, dans le centre du Nigeria, ont fait "plus de 200 morts" selon le gouverneur de l'Etat Simon Lalong.

Dans un discours publié mercredi, et adressé au président Muhammadu Buhari, Lalong a dit regretter la "perte douloureuse de plus de 200 personnes", tuées par des membres présumés de l'ethnie peule dans une vague de violences intercommunautaires qui a fait des centaines de morts depuis le début de l'année dans les Etats du centre du Nigeria.

Le gouverneur de l'Etat du Plateau, une zone historiquement explosive entre les communautés chrétiennes et musulmanes, recevait mardi le président Buhari, fortement critiqué depuis plusieurs mois pour son inaction face à la crise qui cristallise toutes les tensions dans le pays.

Buhari, ancien général originaire du Nord du pays, a rejeté toutes les accusations selon lesquelles il soutenait la communauté peule et musulmane, "parce que je leur ressemble".

Lalong était parvenu jusqu'à présent à maintenir une paix relative dans l'Etat du Plateau et a dit s'inquiéter "des attaques répétées qui donnent l'occasion à des éléments criminels engagés dans le vol de bétail, le pillage, le banditisme ou la contre-bande d'armes de commettre ces crimes parmi les citoyens du Plateau".

Le président Buhari a déclaré mardi que son "administration avait eu des succès notables dans le secteur de la sécurité". Mais force est de constater que le Nigeria, géant de 180 millions d'habitants, est en proie à de nombreux conflits et que la situation sécuritaire s'est aggravée au cours des trois dernières années dans le pays.

Plus inquiétant encore selon Lalong, les dernières attaques ont été menées avec "des armes sophistiquées": "Cela nécessite une réponse digne de celle que nous adressons dans le conflit contre (le groupe jihadiste) Boko Haram", a-t-il déclaré.

Alors que les élections générales et présidentielle sont annoncées pour février 2019, les experts s'inquiètent de la récupération politique de groupes criminels et de la tournure ethnique et religieuse que prend ce conflit pour l'accès aux terres fertiles.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 27/06/2018 à 14h22