Cameroun: de présumés sorciers interpellés dans le Sud

DR

Le 08/07/2018 à 06h16

Dix personnes soupçonnées de pratiques de sorcellerie, dont des enfants, ont été appréhendées le week-end dernier à Ambam, dans la région du Sud. Elles sont accusées d’être responsables de maladies et de morts «mystiques» dans le voisinage.

Dix personnes soupçonnées de pratiques de sorcellerie, dont des enfants, ont été interpellées le week-end dernier à Ambam, dans la région du Sud.

Les présumés sorciers sont accusés d’être responsables de maladies et de morts «mystiques» à Nsoze, un quartier populaire de la ville. Ces derniers ont été appréhendés suite à de nombreuses plaintes déposées par de potentielles victimes. «Cela fait un bon bout de temps que je gère ce dossier au niveau de la chefferie. Il y a des morts d’hommes, on suce le sang, des gens se transforment en chat. A mon niveau, j’ai essayé de tout faire pour maîtriser ces sorciers. J’ai été dépassé par cette situation. J’étais obligé d’envoyer ce dossier au niveau de la hiérarchie, donc chez le sous-préfet», a déclaré le chef dudit quartier, cité par la même source.

Selon la chaîne de télévision, les suspects sont passés aux aveux complets après leur arrestation. L’un des présumés sorciers - un enfant - a confié que son groupe et lui avaient l’habitude de «sucer le sang» de leurs victimes la nuit tombée, de les «tuer» et de les «manger». Tous seront prochainement présentés au procureur, apprend-on.

Pour éviter la psychose, le sous-préfet d’Ambam se dit déterminé à mettre un terme à ce phénomène qui fait beaucoup jaser dans les chaumières. «Nous avons fustigé les pratiques de sorcellerie qui sont d’ailleurs réprimées par le Code pénal. A cet effet, nous avons demandé à nos chefs traditionnels de nous rendre compte de ces cas qui compromettent l’avenir de la jeunesse dans les villages et de la société de manière générale», affirme l’autorité administrative.

La loi camerounaise punit de 2 à 10 ans de prison et d’une amende de 5.000 à 100 000 francs CFA, toute personne qui se livre à des pratiques de sorcellerie, magie ou divination susceptibles de troubler l’ordre et la tranquillité publiques, de porter atteinte aux personnes, aux biens ou à la fortune d’autrui, même sous forme de rétribution. Mais, bien que punie par la loi, la sorcellerie reste une pratique courante au Cameroun.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 08/07/2018 à 06h16