"En apportant un soutien financier et un partenariat solide, l’Union européenne a permis au Niger de réduire de plus de 95% les flux migratoires vers la Libye et l’Union européenne", a souligné Tajani dans un communiqué publié à la veille d'une visite de deux jours au Niger, frontalier de la Libye.
"En 2016, 330.000 personnes ont traversé le Niger pour se rendre dans l’Union en passant par la Libye. En 2017, ils étaient moins de 18.000 et, en 2018, environ 10.000".
Antonio Tajani estime que l'UE doit "continuer à soutenir" le Niger, un des pays les plus pauvre au monde, "en lui apportant toute l’aide nécessaire". Il a également salué l'"excellent travail du Niger" pour "accueillir des dizaines de milliers de migrants" évacués de Libye par le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés et l’Organisation internationale des migrations, et d'avoir abrité depuis novembre 2017 "1.700 réfugiés et demandeurs d’asile, considérés comme vulnérables" en Libye.
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Le chef du Parlement européen déplore que les Européens soient peu enclins à accueillir ces demandeurs d'asile. "Il n’est pas acceptable que sur 1.700 réfugiés vulnérables rapatriés de Libye au Niger, seuls quelques dizaines aient été acceptés par quelques Etats membres de l’Union".
Début juillet, le président nigérien Mahamadou Issoufou avait affirmé que "la seule condition" que pose son pays pour "continuer" à servir de point de transit à ces demandeurs d'asile est qu'ils "ne restent pas longtemps au Niger". Issoufou a jugé "pas suffisant" le fond fiduciaire de 1,8 milliard d'euros mis en place par l'UE pour lutter contre les migrations clandestines.
Tajani assure qu'un montant supplémentaire de 500 millions d’euros a été dégagé fin juin en faveur de ce fonds pour l’Afrique et "doit être en grande partie affecté au soutien des efforts déployés par le Niger". Selon l'UE, environ 90% des migrants d’Afrique de l’Ouest traversent le Niger sur leur parcours vers la Libye et l’Europe.