Kenya: découverte de l'un des plus vieux cimetières monumentaux d'Afrique de l'Est

DR

Le 22/08/2018 à 09h07, mis à jour le 22/08/2018 à 09h07

Une équipe de chercheurs a découvert l'un des plus anciens cimetières monumentaux en Afrique de l’est, vieux de 5.000 ans près du lac Turkana (l'un des lacs kényans qui marquent l'extrême nord de la Vallée du grand rift) et construit par une société égalitaire d’éleveurs nomades.

Le site du pilier nord de Lothagam (Lothagam North Pillar Site) a été construit il y a 5.000 ans par les premiers éleveurs vivant autour du lac Turkana, anciennement nommé lac Rudolf ou lac Rodolphe, d’une superficie de 6.405 km2 et d'une longueur de quelque 300 km.

Selon les chercheurs, ce premier groupe d'éleveurs aurait eu une société égalitaire, sans hiérarchie sociale stratifiée. Ainsi, leur construction d'un projet public aussi vaste contredit des récits de longue date sur les sociétés complexes précoces, qui suggèrent qu’une structure sociale stratifiée est nécessaire pour permettre la construction de grands bâtiments publics ou de monuments.

Le site du pilier nord de Lothagam était un cimetière communal construit et utilisé pendant plusieurs siècles, il y a environ 5.000 à 4.300 ans. Les premiers éleveurs ont construit une plate-forme d'environ 30 mètres de diamètre et ils ont creusé une grande cavité dans le centre pour enterrer leurs morts. Après que la cavité ait été remplie et recouverte de pierres, les constructeurs ont posé de grands piliers de mégalithes, dont certains provenaient d’un kilomètre de distance, selon les chercheurs.

Le cimetière de Lothagam Nord a été construit par des éleveurs nomades qui ne montrent aucune preuve d'une hiérarchie sociale rigide. Cette découverte remet en cause les idées antérieures sur la monumentalité, selon Elizabeth Sawchuk, de l’Université Stony Brook et l’Institut Max Planck pour la science de l’histoire humaine.

Un minimum estimé de 580 individus était densément enterré dans la cavité centrale du site. Les hommes, les femmes et les enfants d’âges différents, des nourrissons aux personnes âgées, ont tous été enterrés dans la même zone sans qu’aucune sépulture particulière ne soit pas traitée avec un traitement spécial. De plus, essentiellement tous les individus étaient enterrés avec des ornements personnels et la distribution des ornements était à peu près égale dans tout le cimetière. Ces facteurs indiquent une société relativement égalitaire sans forte stratification sociale, concluent les chercheurs.

Par Le360 Afrique (avec MAP)
Le 22/08/2018 à 09h07, mis à jour le 22/08/2018 à 09h07