RDC-Angola: vives protestations de Kinshasa suite aux expulsions de congolais par Luanda

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Le 17/10/2018 à 06h16

La République démocratique du Congo a fait part mardi de "toute son indignation et ses vives protestations" à l'Angola qui a expulsé 200.000 Congolais, dont 30.000 "brutalement" et avec des "pertes en vies humaines" selon Kinshasa.

"Le gouvernement condamne les violations des droits humains et les pertes en vies humaines provoqués lors de ces expulsions effectuées au mépris des accords existant en la matière", lit-on dans le compte-rendu d'un conseil des ministres qui s'est tenu mardi.

Selon l'Angola, qui a lancé une opération contre l'immigration clandestine, quelque 200.000 Congolais sont rentrés volontairement dans leur pays.

"160.901 Congolais sont rentrés volontairement au cours de ces dernières semaines vers la province du Kasaï, 27.971 compatriotes ont été expulsés brutalement, 1.966 vers la province du Kwango ainsi qu’un nombre non encore déterminé qui ont été expulsés vers le Kwilu dans des conditions très précaires", avance le gouvernement congolais.

"Le gouvernement déplore particulièrement le non-respect du principe de l’information préalable faisant obligation à tout pays qui procède à l’expulsion de migrants irréguliers, d’en informer préalablement le pays d’accueil des personnes à expulser, en vue d’une meilleure prise en charge de ces dernières", détaille l'exécutif.

"Aussi a-t-il décidé de présenter toute son indignation et ses vives protestations au gouvernement angolais conformément aux us et coutumes diplomatiques", conclut-il.

Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a indiqué qu'il enquêtait sur 47 possibles réfugiés figurant parmi les Congolais obligés de quitter l'Angola.

"En Angola, le HCR travaille avec les autorités pour que plus de 30.000 réfugiés du Kasaï qui ont fui le conflit en 2016-2017 ne soient pas affectés", poursuit le HCR à Kinshasa.

Ce conflit dans la région frontalière a fait plus de 3.000 morts et plus d'un million de déplacés internes à la suite de la mort d'un chef coutumier.

Dans une paroisse de la ville frontalière de Kamako côté congolais ce week-end, le correspondant de l'AFP a pu photographier le "comprovante do registo" (certificat d'enregistrement) estampillé par le HCR d'une famille de sept personnes arrivées en Angola en avril 2017.

"A Lovua, chaque famille avait reçu un terrain de 25 m2 et le HCR nous avait donné des kits et des cartes de réfugié", a raconté un autre "retourné", Willy Benda, carte du HCR en mains.

"Depuis le 1er octobre, les militaires et les policiers angolais campent autour du camp et tout réfugié rencontré en dehors du camp est arrêté et reconduit en RDC. Certains d'entre nous ont vu leurs cartes des réfugiés déchirées par les militaires et les policiers angolais. J'ai réussi à amener ma carte du HCR. Nous demandons aux autorités angolaises de respecter la convention relative aux droits des réfugiés", a-t-il ajouté.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 17/10/2018 à 06h16