Somalie: 15 soufis massacrés par les Shebabs dans une attaque

Abdelweli Ali Elmi, leader d'une confrérie soufie a été tué ainsi que 14 autres membres.

Abdelweli Ali Elmi, leader d'une confrérie soufie a été tué ainsi que 14 autres membres. . DR

Le 26/11/2018 à 12h51, mis à jour le 26/11/2018 à 12h53

Au moins 15 personnes, dont un leader religieux, ont été tuées et 10 blessées lundi dans l'attaque d'un lieu de culte soufi par des islamistes radicaux shebab à Galkayo, dans le sud de la Somalie, a-t-on appris de sources sécuritaires et auprès de témoins.

L'attaque, qui visait Abdiweli Ali Elmi, chef d'une confrérie soufie comptant des centaines de membres, a eu lieu à l'aube quand les gens vivant dans le centre religieux étaient encore endormis. Elle a été menée par des hommes armés, qui ont d'abord fait exploser un véhicule piégé.

Ce leader religieux était controversé, car il accompagnait les prières de musique, une pratique que certains considèrent comme contraire à l'islam. Il avait aussi été accusé d'avoir insulté le prophète Mahomet, ce qu'il avait nié.

"Les assaillants ont utilisé un véhicule bourré d'explosifs pour pénétrer dans l'enceinte avant de tirer sur tous les gens à l'intérieur", a rapporté un responsable sécuritaire, Abdirahman Mohamed, en donnant un bilan de 15 tués et 10 blessés.

"Le chef religieux ciblé a été tué dans l'attaque avec certains de ses disciples", a-t-il ajouté. Le groupe des assaillants était composé de quatre hommes armés et un kamikaze, a expliqué Qoje Ahmed, un autre responsable sécuritaire. Selon lui, l'un d'entre eux a été capturé vivant et les autres tués.

"L'explosion était énorme. Elle a détruit la plupart des bâtiments dans l'enceinte", a souligné une témoin, Jamila Farah. Les insurgés shebab, affiliés à Al-Qaïda, ont revendiqué l'attaque, expliquant avoir ciblé Abdiweli Ali Elmi parce qu'il avait "prétendu être un prophète".

Chassés de Mogadiscio en 2011, les shebab ont ensuite perdu l'essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides y compris dans la capitale, contre des objectifs gouvernementaux, sécuritaires ou civils.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 26/11/2018 à 12h51, mis à jour le 26/11/2018 à 12h53