Afrique du Sud: des gardes chassent des noirs d'une plage du Cap

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Le 28/12/2018 à 10h40, mis à jour le 28/12/2018 à 10h43

Les autorités du Cap ont critiqué une société de sécurité privée qui aurait ordonné à des baigneurs noirs de quitter une plage huppée pendant les vacances de Noël.

Dans une déclaration faite jeudi, un haut responsable local a rejeté les allégations de la société de sécurité PPA selon lesquelles elle travaillait pour les autorités municipales lors d'une patrouille sur la plage de Clifton, une banlieue sud-africaine haut de gamme.

Les plages, comme beaucoup d'espaces publics, ont été séparées selon les races sous le régime de l'apartheid de la minorité blanche et sont restées un point de tension raciale en Afrique du Sud malgré son abolition dans les années 1990.

Dimanche dernier, deux jours avant Noël, des gardes de la PPA ont dit aux baigneurs de quitter Clifton Beach.

"La ville n'a à aucun moment donné à l'APP un quelconque pouvoir de faire respecter les règlements municipaux ", a déclaré Richard Bosman, directeur de la sûreté et de la sécurité au Cap, dans un communiqué.

"La ville a agi rapidement pour régler le problème de la conduite du personnel de l'AAP (...) Toute personne qui se sent menacée ou intimidée par le personnel de la PPA peut porter plainte auprès de la police sud-africaine", a-t-il dit.

Un militant local, Chumani Maxwele, a affirmé que les gardes avaient ciblé les Noirs sur la plage, qui attire des foules énormes pendant la période des fêtes.

"Ces gardes de sécurité privés sont engagés par les habitants de Clifton. Ils reçoivent de fait pour instruction de ne pas permettre l'accès à la plage aux Noirs qui semblent venir des townships ou des délinquants", a-t-il déclaré sur le site de News 24.

Alwyn Landman, directeur général de la PPA, a répondu que les gardes de la société n'avaient pas fermé la plage, mais qu'ils avaient pris des mesures pour en protéger les habitants après que des activités criminelles présumées eurent provoqué "la pagaille".

En 2016, une agente immobilière sud-africaine, Penny Sparrow, avait provoqué l'indignation en comparant les baigneurs noirs à des singes sur les réseaux sociaux. Elle a été condamnée à une amende de 150.000 rands (10.500 dollars, 9.050 euros).

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 28/12/2018 à 10h40, mis à jour le 28/12/2018 à 10h43