Cameroun: le personnel de santé publique menace d’entrer en grève

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Le 10/01/2019 à 10h25, mis à jour le 10/01/2019 à 10h34

Le Syndicat national des personnels médico-sanitaires du Cameroun (SYNPEMS) et le Syndicat national des personnels des établissements et entreprises du secteur de la santé au Cameroun (Cap/santé) annoncent un arrêt de travail dans les hôpitaux publics dès le 21 janvier 2019. Les détails.

Les personnels du secteur de la santé annoncent un arrêt de travail dans les hôpitaux publics dès le 21 janvier 2019, à l’appel du Syndicat national des personnels médico-sanitaires du Cameroun (SYNPEMS) et du Syndicat national des personnels des établissements et entreprises du secteur de la santé du Cameroun (Cap Santé).

A l’origine de la grève, la non-application des mesures prises par le gouvernement pour apporter une solution aux problèmes posés par cette catégorie de travailleurs.

Les revendications portent sur l’octroi de primes aux personnels médicaux et paramédicaux de l’Etat relevant du Code de travail, l’attribution de quotes-parts sur l’ensemble des prestations à titre onéreux aux personnels médicaux et paramédicaux exerçant dans les formations sanitaires publiques, la prise en charge des soins et des frais médicaux des maladies non-imputables au service des personnels des corps de la santé publique et le règlement des arriérés issus de la convention collective des hôpitaux de première catégorie.

Les personnels de la santé réclament également l’harmonisation de l’âge de leur départ de la retraite, le paiement de l’indemnité de non-logement au personnel de la première à la sixième catégorie, l’attribution d’une indemnité compensatrice aux personnels d’appui et administratif ne bénéficiant pas des primes de personnel des corps de la santé, la mise à la retraite systématique des personnes atteintes par la limite d’âge, ainsi que la révision du statut particulier des fonctionnaires des corps de la santé.

Ils dénoncent par ailleurs le «statut ambigu» des personnels de perfectionnement dans les hôpitaux publics, la pénurie des personnels de santé dans les formations sanitaires publiques et la retenue mensuelle sans base légale d’un montant de 5000 à 7.500 francs CFA dans les quotes-parts des personnels de l’Hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé depuis 10 ans par le financement de la prise en charge maladie, «alors qu’aucun texte réglementaire ne l’autorise».

Ce mouvement de grève n’est pas la premier du genre. Depuis une dizaine d’années, les personnels médico-sanitaires des hôpitaux publics observent des débrayages afin d'améliorer leurs conditions de travail et de vie. En 2017, le SYNPEMS et Cap/santé avaient obtenu gain de cause sur certaines revendications, au terme d’âpres négociations avec le gouvernement.

Il s’agit notamment des textes sur la prise en charge du personnel sanitaire et de leur famille, des quotes-parts, du reclassement et des primes. Mais ces mesures qui tardent cependant à prendre effet. D’où ce nouveau mot d’ordre de grève, lancé pour le 21 janvier prochain. Un dossier que le nouveau ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, devrait examiner.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 10/01/2019 à 10h25, mis à jour le 10/01/2019 à 10h34