Cameroun: des médecins marocains et camerounais opèrent avec succès un sourd

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Le 21/01/2019 à 14h51, mis à jour le 21/01/2019 à 15h27

Une première au Cameroun. Des médecins spécialistes en oto-rhino-laryngologie (ORL) du Maroc et du Cameroun ont réalisé, le 15 janvier dernier, la première expérience de traitement de la surdité neurosensorielle sur un patient à l’Hôpital général de Yaoundé, dans la capitale. Compte-rendu.

L’opération, qui a duré deux heures, a été menée sur un homme d’une cinquantaine d’années souffrant d’une surdité bilatérale profonde depuis quatre mois. Les spécialistes ont réussi à lui fixer un implant cochléaire, soit une sorte de puce électronique qui lui permet désormais de retrouver ses facultés auditives.

«L’implant cochléaire est un implant électronique qui remplace l’oreille interne, et qui va permettre de stimuler le nerf auditif et ramener les impulsions auditives au cerveau», explique le Pr Raji Abdelaziz, chef du service d’ORL du Centre hospitalier universitaire (CHU) Mohammed VI de Marrakech, au Maroc, cité par des médias camerounais.

Cette prouesse médicale a été rendue possible grâce à une collaboration entre le CHU Mohammed VI de Marrakech et celui de Yaoundé. «C’est une collaboration que nous voulons mettre en place dans le cadre de la prise en charge de la surdité profonde bilatérale, qui nécessité une implantation cochléaire», précise ce spécialiste marocain.

Cette chirurgie n’est toutefois pas à la portée de tous, le prix de l’implant cochléaire étant estimé à 11 millions de francs CFA (près de 16.770 euros). 

«C’est un matériel qui a nécessité beaucoup de recherches et par conséquent, les sociétés qui le fabriquent dans le monde le fournissent à des prix importants. C’est la raison pour laquelle il y aura quelques difficultés sur le plan financier pour l’acquisition de cet implant», indique le Pr Abdelaziz Raji.

Selon l’enquête démographique et de santé et à indicateurs multiples (EDS-MICS 2011), 5,4% de la population souffre d’au moins un handicap. Les déficiences sensorielles sont les plus fréquentes, notamment les déficiences auditives, qui concernent 1,6% de la population camerounaise. 

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 21/01/2019 à 14h51, mis à jour le 21/01/2019 à 15h27