Rwanda: 84.437 victimes du génocide inhumés à Kigali

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Le 05/05/2019 à 10h46

Les restes de 84.437 victimes du génocide de 1994 au Rwanda, retrouvés au début de 2018 dans la capitale rwandaise, ont été inhumés samedi à Kigali, au Mémorial du génocide de Nyanza.

"La commémoration du génocide de 1994 perpétré contre les Tutsis est la responsabilité de tous les Rwandais, et leur offrir un enterrement digne et décent l'est aussi", a déclaré à cette occasion le ministre rwandais de la Justice, Johnston Busingye.

Le Rwanda a décrété un deuil national de 100 jours depuis le 7 avril dernier, date de la commémoration de l'anniversaire du génocide qui a fait, durant trois mois et dix jours, près d’un million de victimes.

Les restes des victimes enterrées ont été découverts dans des fausses sous des maisons à la périphérie de Kigali, a indiqué Pierre Dusingizemungu, président de l’association Ibuka qui réunit des rescapés du génocide.

"Malheureusement, les auteurs des massacres toujours en liberté, n'ont jamais révélé aux familles des victimes l'emplacement de ces fosses", a-t-il déploré. De son côté, le secrétaire général de la Commission nationale de lutte contre le génocide, Jean-Damascène Bizimana, a fait savoir qu’une partie des restes des victimes retrouvés a été découverte dans des maisons construites après le génocide.

Il a, en outre, déploré l’incapacité de la communauté internationale de stopper les massacres en 1994 malgré son engagement contre l'idéologie du génocide et les outils juridiques mis en place pour empêcher les crimes contre l’humanité.

"Les faits montrent que le génocide contre les Tutsis a été planifié depuis des années, bien avant 1994. La communauté internationale avait été informée du complot génocidaire au Rwanda, mais n'avait pris aucune mesure pour l’empêcher", a-t-il regretté.

Et d’ajouter que la construction d'un État de droit réconcilié avec lui-même a été le défi essentiel du Rwanda post-génocide.

Le génocide de 1994, perpétré contre la minorité tutsi par le régime extrémiste des Forces armées rwandaises et des miliciens hutus, a commencé au lendemain de l'assassinat du président Juvénal Habyarimana.

Les massacres ont pris fin le 4 juillet avec l'entrée à Kigali du Front patriotique rwandais (FPR), conduit par Paul Kagame qui a mis un terme aux massacres et ouvert la voie vers la réconciliation, l’union et la stabilité du pays. 

Par Le360 Afrique (avec MAP)
Le 05/05/2019 à 10h46