La communauté musulmane a débuté le ramadan ce lundi 6 mai 2019 au Cameroun. Une période sacrée pendant laquelle la règle, pour les fidèles, est de ne pas manger ni boire de l’aube jusqu’au coucher de soleil. Mais quand on est salarié, pas facile de concilier jeûne et vie au bureau. Alors, chacun y va de son astuce pour combiner vie religieuse et vie professionnelle.
«J’ai l’avantage de ne pas être dans une rédaction contraignante. Je vais m’arranger à ce qu’on ne m’envoie pas couvrir des évènements qui se déroulent dans le nuit et qui incombent certaines tenues, notamment les concerts et soirée de gala. En ce qui concerne les prières nocturnes, je dormirai autant que faire se peut en journée pour pouvoir les réaliser et tirer profit de ce mois béni», affirme Maïmounata, journaliste en service au quotidien national Cameroon tribune.
Retour anticipé
«On essaie de gérer notamment pendant les pauses, où on a le temps de faire nos prières et de se reposer avant de reprendre le travail jusqu’à 18h (heure de rupture du jeûne, Ndlr)», confie de son côté Youssoufa, cadre dans une entreprise de téléphonie mobile à Yaoundé, la capitale. Certaines entreprises ont cependant aménagé des horaires de repas à la cantine pour permettre à leurs employés musulmans, notamment ceux qui travaillent au-delà de 18h, de rompre le jeûne. D’autres ont modifié les horaires de travail desdits employés, leur permettant un «retour anticipé» à la maison.
Lire aussi : Vidéo. Mali: un début de ramadan marqué par une envolée du prix du lait
Mais toutes les sociétés ne sont pas dans cette logique. Ce d’autant plus que dans le droit du travail, aucune disposition particulière n’existe pour aménager le temps de travail des personnes qui observent le jeûne. Au regard de la loi donc, l’employé ne peut pas exiger par exemple d’arriver ou de partir plus tôt que d’habitude. Il ne peut pas non plus décider unilatéralement d’adapter les horaires au motif de sa pratique religieuse. «Le jeûne est l’un des cinq piliers de l’islam et son observance est capitale pour tout musulman. Celui qui ne l’observe pas pendant un ou plusieurs jours dans les 30 prévus, pour quelque raison que ce soit, doit rembourser les jours manqués après la fête du ramadan», indique un imam.