Pour la rentrée prochaine, beaucoup d'universités françaises risquent de se passer des étudiants africains. Pour cause, la hausse des frais de scolarité a conduit à la réduction de 30% à 50% du nombre d’étudiants ayant candidaté dans les établissements de l'Hexagone pour l'année académique 2019-2020.
Ces chiffres qui confirment les inquiétudes des observateurs ont été fournis par le président du comité de communication de la Conférence des présidents d'université (CPU), François Germinet, cité par le quotidien français Le Monde. "C’est ce qui ressort des remontées de terrain de la part des présidents d’université à l’échelle nationale", affirme-t-il, ajoutant qu'à l'université Cergy-Pontoise dont il est le président, le recul des candidatures africaines est de 30%.
Pour rappel, le gouvernement d'Edouard Philippe a décidé de faire passer les frais pour les étudiants non originaire de l'Union européenne de 270 à 2270 euros, en licence et de 248 à 3770 euros en master. Soit plus de 10 fois dans le premier cas e plus de 13 fois dans le second. Cette réforme avait été annoncée le 19 novembre 2018, rappelle Le Monde.
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Elle entre dans le cadre d'une nouvelle stratégie baptisée "Bienvenue en France" et par laquelle le gouvernement français veut attirer 500.000 étudiants étrangers, au lieu de 343.000. L'idée est de se débarrasser des étudiants n'ayant pas suffisamment de moyens financiers pour suivre leurs études dans les nouvelles conditions. Malheureusement, les victimes d'une telle mesure seront des étudiants africains venus principalement des pays francophones dont la plupart sont à faibles revenus.
En contrepartie, seront recrutés d'autres étudiants à la bourse bien plus pleine et qui seront essentiellement originaires des pays asiatiques.
Actuellement, 46% des étudiants étrangers en France sont originaires d'Afrique, notamment du Maroc (12%), de l'Algérie (9%), de la Tunisie (4%), du Sénégal et de la Côte d'ivoire, principaux pays émetteurs.
Evidemment, ce qui est perçu comme pénalisant les étudiants africains de France est une formidable opportunité pour les universités du continent de rehausser leur niveau. Au Sénégal, par exemple, les universités écoles supérieures privées sont devenues des références à l'échelle africaine.