Sommet de l'UA: les sociétés civiles d'Afrique appellent les Etats à accroître les fonds alloués à la santé

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Le 09/07/2019 à 14h17, mis à jour le 09/07/2019 à 14h19

A Niamey, en marge du 12e Sommet extraordinaire de l’Union africaine, 15 organisations de la société civile, tous francophones, ont interpellé les différents dirigeants sur la nécessité d’augmenter les fonds domestiques destinés à la santé. Objectif: mettre fin aux épidémies sur le continent.

Réunies le 2 juillet dernier à Niamey, capitale du Niger, en marge du 12e Sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA), 15 organisations la société civile (OSC) d’Afrique francophone, dont trois du Cameroun (Impact Santé Afrique, l’Institut pour la Recherche, le développement socioéconomique et la communication-IRESCO et Public Health International Consulting Centre-PHICC) ont interpellé les leaders africains sur la nécessité d’accroître les fonds nationaux alloués à la santé.

«Si rien n’est fait maintenant dans le sens de l’augmentation considérable des investissements domestiques pour la santé, nous perdrons bientôt toute véritable opportunité de mettre fin aux épidémies, compromettant ainsi l’avenir de notre continent. La population croît très rapidement. L'augmentation des investissements doit suivre le rythme de la croissance démographique si nous voulons ne serait-ce que maintenir les niveaux actuels de couverture sanitaire», affirment ainsi les membres de l'OSC, dans une déclaration conjointe, publiée en prélude au Sommet de l’UA, tenu cinq jours plus tard, soit le 7 juillet dernier dans la capitale nigérienne.

Dans un document qu'ils ont signé, soit la Déclaration de Niamey, les membres de l'OSC rappellent que l’Afrique demeure confrontée aux menaces les plus graves pour la santé publique de ses différents citoyens, malgré les progrès enregistrés dans ce domaine.

Pour preuve, en 2019, l’Afrique représente à elle seule 24% de la charge mondiale de morbidité en santé, alors qu’elle 16% seulement de la population mondiale vit sur son sol. 

Par ailleurs, 70% des personnes vivant avec le VIH-Sida se trouvent sur le continent, qui enregistre également le plus grand taux de décès dus au paludisme (93%) et le taux de mortalité le plus élevé des enfants de moins de 5 ans.

A cela, il faut ajouter les systèmes de santé faibles et largement sous-financés, ainsi que la mobilisation des ressources intérieures trop lente pour permettre à l’Afrique de respecter ses engagements et répondre aux besoins des communautés.

Citoyens «en bonne santé»

«Il est donc impératif pour les pays africains d’augmenter considérablement leurs budgets annuels alloués à la santé dès à présent», plaident les OSC, qui rappellent aux Etats africains les engagements pris dans le cadre de l'Agenda 2063, la Déclaration d’Abuja de 2001 et de 2013, ainsi que la Déclaration d’Addis-Abeba de 2019.

Ces différents engagements ont respectivement consisté à parvenir à une Afrique qui abrite des «citoyens en bonne santé et bien nourris», à allouer 15% des budgets nationaux à la santé, à mettre fin aux épidémies de VIH-sida, de la tuberculose et du paludisme en Afrique d’ici à 2030, d’augmenter les investissements dans la santé et d’accélérer la mise en place d’une couverture sanitaire universelle.

La Déclaration de Niamey exhorte par ailleurs chaque Etat membre de l’UA à contribuer au succès de la conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose prévue en octobre prochain à Lyon, en France.

«Ceci témoignerait de la volonté de nos dirigeants à positionner les pays africains au rang d’acteurs non négligeables de la solidarité mondiale pour la santé, une solidarité dont la survie et le bien-être de leurs populations restent en grande partie tributaires», soutiennent les signataires de cette déclaration.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 09/07/2019 à 14h17, mis à jour le 09/07/2019 à 14h19