Le ministre congolais de la Santé a démissionné lundi de ses fonctions, s'estimant désavoué par la décision du président de la République de prendre le contrôle de la riposte contre l'épidémie d'Ebola qui a tué plus de 1.700 personnes en un an dans l'est de la République démocratique du Congo.
"Tirant ainsi les conséquences de votre décision de placer la conduite de la riposte à l'épidémie à virus Ebola sous votre supervision directe et anticipant la cacophonie préjudiciable à la riposte qui découlera inévitablement de cette décision, je viens par la présente vous présenter ma démission de mes fonctions de ministre de la Santé", a écrit le ministre, le Dr Oly Ilunga, dans une lettre lundi.
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"Comme dans toute guerre, car c'est bien de cela dont il s'agit dans cette lutte, il ne peut y avoir plusieurs centres de décision au risque de créer des confusions (...) L'unicité dans la gestion d'une telle riposte répond ainsi au triple impératif de l'efficacité, de la cohérence des décisions prises et de la redevabilité", a expliqué le Dr Ilunga.
"La crise d'Ebola en cours n'est pas une crise humanitaire. C'est une crise de santé publique qui intervient dans un environnement caractérisé par des problèmes de sécurité", a-t-il encore expliqué dénonçant "des pressions de toutes parts qui tendent à en faire une crise humanitaire dont les logiques d'intervention consacrent la mise en place d'un système parallèle qui ne renforce jamais le système de santé existant".
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Samedi, le président Félix Tshisekedi a nommé une équipe d'experts dont le directeur de l'Institut congolais de la recherche biomédicale pour assurer la "conduite" de la riposte anti-épidémie d'Ebola en RDC sous sa "supervision".
Déclarée le 1er août dernier, la dixième épidémie de fièvre hémorragique a fait 1.737 morts, principalement dans la région de Beni et Butembo (Nord-Kivu, Est), selon le dernier bulletin du ministère de la Santé dimanche.
La démission du ministre de la Santé intervient après la décision de l'OMS d'élever l'épidémie en cours au rang "d'urgence de santé publique de portée internationale".