Cameroun: l'ambassade des États-Unis condamne la décapitation d'une gardienne de prison

Des rebelles des régions anglophones.

Des rebelles des régions anglophones.. DR

Le 15/10/2019 à 06h16, mis à jour le 15/10/2019 à 07h15

Dans un communiqué, l'ambassade des États-Unis appelle notamment les parties prenantes au conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest à «entamer un dialogue ouvert sans conditions préalables».

Dans un communiqué publié le week-end dernier, l'ambassade des États-Unis au Cameroun s'est émue du meurtre par décapitation récent d'une gardienne de prison, en fonction dans la région anglophone du Nord-Ouest du pays. «L'ambassade des États-Unis condamne l'horrible agression, meurtre et décapitation d'une fonctionnaire pénitentiaire et mère de trois enfants, survenu fin septembre, dans la région du Nord-Ouest du Cameroun», indique l'adresse.

«Nous exhortons les autorités à mener une enquête approfondie et équilibrée sur cette atrocité et d'autres, et à traduire les auteurs devant la justice dans un procès transparent et équitable», ajoute le communiqué.

Par ailleurs, l'ambassade appelle les parties en conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest à renoncer à de nouvelles violences et à «entamer un dialogue ouvert sans conditions préalables». Le meurtre de Florence Ayafor, dont la vidéo a été diffusée sur les réseaux sociaux par ses bourreaux après son supplice, a suscité une vive émotion dans le pays.

La victime a été kidnappée par des hommes armées et torturée, alors qu'elle revenait d'une cérémonie funéraire dans son village natal. La footballeuse Nchout Ajara lui a par exemple dédiée la qualification de la sélection nationale de football pour le dernier tour éliminatoire pour les jeux Olympiques 2020.

«Joignez vos prières aux miennes afin que Dieu le créateur puisse la combler des bienfaits de l'au-delà », écrit l'attaquante des Lionnes indomptables, après le match retour du Cameroun contre la RDC le 8 octobre dernier.

«Horreur et Consternation!, tels sont les mots et maux qui traduisent mon ressenti depuis l'assassinat crapuleux de notre compatriote Florence Ayafor à Pinyin dans la région du Nord-Ouest. (…) Pas besoin d'être homme ou femme du NoSo (abréviation pour Nord-Ouest et Sud-Ouest, Ndlr), encore moins francophone ou anglophone, chrétien ou musulman, riche ou pauvre. Mais juste camerounais épris de paix pour le décrier. Que justice soit rendue pour arrêter ces saignements», réagi de son côté Serges Espoir Matomba, candidat malheureux lors du dernier scrutin présidentiel du 7 octobre 2018.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 15/10/2019 à 06h16, mis à jour le 15/10/2019 à 07h15