Cameroun: des systèmes anti-aériens russes pour combattre le terrorisme

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Le 29/10/2019 à 11h30, mis à jour le 29/10/2019 à 11h39

L’ambassadeur du Cameroun en Russie, Mahamat Puba Salé, a annoncé la semaine dernière que le pays envisageait d’acquérir le véhicule anti-aérien de courte à moyenne portée Pantsir-S1 pour lutter contre le groupe terroriste Boko Haram.

Le Cameroun envisage d’acquérir du matériel militaire russe, notamment le Pantsir-S1, un véhicule anti-aérien de courte à moyenne portée. L'annonce en a été faite par l’ambassadeur du Cameroun en Russie, Mahamat Puba Salé, la semaine dernière, au moment où se tenait le premier sommet Russie-Afrique dans la station balnéaire de Sotchi, au bord de la Mer Noire, en Russie. 

Le diplomate camerounais, en poste à Moscou, a également indiqué que son pays était intéressé par l'achat de blindés et d'hélicoptères russes, pour lutter contre la secte terroriste Boko Haram, qui sévit dans la région de l’Extrême-Nord, rapporte le média russe Sputnik.

«Ils installent des mines sur les itinéraires des militaires. Dans le cas où le véhicule n’est pas blindé, on perd des gens», a expliqué le diplomate, qui a par ailleurs salué «la qualité» des équipements militaires russes.

Utilisé depuis 2010 par l’armée russe, le système Pantsir-S1 est destiné à protéger les sites civils et militaires contre tout type d’attaque aérienne.

Armé de deux canons bitubes de 30 mm capables de tirer 5.000 projectiles par minute et de 12 missiles d'une portée de 20 km, il est doté de radars de détection et de suivi des cibles, et peut mener un tir de précision tout en étant en mouvement.

Selon l'ambassadeur du Cameroun à Moscou, rien n’a encore été décidé concernant cet achat, mais celui-ci devrait toutefois bien se concrétiser.

Avec cette acquisition, le Cameroun sera alors le troisième pays en Afrique, après l’Algérie et la Libye, à posséder le système Pantsir-S1. 

Ce système servira à lutter contre Boko Haram, qui, bien qu’annoncé par les autorités comme affaibli, reste encore actif dans l’Extrême-Nord, dans une zone frontalière du Nigeria.

En avril dernier, au moins quatre militaires ont été tués dans l’explosion de leur véhicule au passage d’un engin explosif improvisé dans la région.

Le mois d’après, le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, annonçait le renforcement du dispositif opérationnel de lutte contre le groupe terroriste dans cette partie du pays.

Depuis que le Cameroun a déclaré la guerre à Boko Haram en 2014, quelque «2.000 civils et militaires» ont été tués et «un millier de personnes» enlevées dans l’Extrême-Nord, selon des données du centre d’analyse belge International Crisis Group (ICG) communiquées en 2018.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 29/10/2019 à 11h30, mis à jour le 29/10/2019 à 11h39