Afrique du Sud: appel à la grève chez SAA contre le plan de suppression d'un millier d'emplois

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Le 14/11/2019 à 07h02

Deux syndicats ont appelé mercredi le personnel navigant et technique de South African Airways (SAA) à un mouvement de grève à compter de vendredi pour dénoncer les suppressions d’emploi prévues dans la compagnie aérienne nationale sud-africaine, très lourdement endettée.

SAA, qui emploie près de 5.200 personnes, a annoncé lundi un plan de restructuration de ses activités qui pourrait se traduire par le licenciement d’un millier de ses salariés.

Mercredi, deux syndicats, Numsa et Sacca, qui représentent plus de 3.000 salariés à SAA, ont appelé le personnel navigant et le personnel au sol à un arrêt de travail pour une durée indéterminée.

Ils réclament “une sécurité de l’emploi pour au moins trois ans” et une augmentation de 8% de leurs salaires.

“Il y aura probablement des perturbations” du trafic, ont prévenu les syndicats.

Ce mouvement de grève ne concerne pas les pilotes, qui ont reçu, selon Numsa et Sacca, une augmentation de salaire de 5,9%.

“Nos membres demandent aussi leur augmentation. Nos membres gagnent beaucoup moins que les pilotes. C’est la raison pour laquelle nous demandons une augmentation de 8%”, ont expliqué les syndicats.

“Corruption” et “mauvaise gestion”

Dans un communiqué mercredi, SAA a expliqué avoir proposé une augmentation de salaires de 5,9 % à son personnel navigant et au sol, ce que les syndicats ont refusé. Elle a aussi mis en garde les grévistes, affirmant que le mouvement “mettait en danger l’avenir de la compagnie et menaçait les emplois”.

Les syndicats ont par ailleurs appelé à la démission l’ensemble du conseil d’administration de SAA qui “a délibérément détruit, à cause d’une mauvaise gestion, un pillage effréné et la corruption, ce qui était l’une des meilleures compagnies aériennes au monde”.

SAA fait partie, avec le géant de l‘électricité Eskom, des entreprises publiques sud-africaines en grande difficulté financière, largement attribuée à la mauvaise gestion et à la corruption sous le règne de l’ex-président Jacob Zuma (2009-2018).

Proche de Zuma, l’ancienne PDG de SAA, Dudu Myeni (2012-2017), a été récemment accusée de “pratiques illégales” devant une commission d’enquête anticorruption et fait l’objet d’une plainte devant la justice pour sa mauvaise gestion. Elle a jusque-là refusé de se présenter devant le tri

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 14/11/2019 à 07h02