Cameroun: les archives coloniales de l’accès à l’indépendance du pays désormais accessibles

DR

Le 28/12/2019 à 18h11, mis à jour le 28/12/2019 à 23h06

Le ministère français de l’Europe et des affaires étrangères annonce que des fonds d’archives diplomatiques relatifs à cette période ont été classés, inventoriés et consultables à la salle de lecture du centre des Archives diplomatiques de La Courneuve dans l’Hexagone.

Le ministère français de l’Europe et des affaires étrangères a rendu accessible les archives en sa possession de la période de l’accès à l’indépendance du Cameroun. «Cela a demandé un long travail à la fois de classement et de déclassification des documents. Les fonds sont désormais classés, inventoriés et consultables en salle d'archives», a déclaré la porte-parole du Quai d’Orsay. Depuis cette annonce, des chercheurs, notamment camerounais, se sont rendus sur le site de la Courneuve pour les consulter, affirme-t-elle.

Cette déclassification est une promesse faite par l’ancien président français François Hollande qui, lors de sa visite à Yaoundé en juillet 2015, avait évoqué la possibilité d’ouvrir les archives coloniales du Cameroun. «C’est vrai qu’il y a eu des épisodes extrêmement tourmentés et tragiques même. Puisqu’après l’indépendance, il y a eu une répression en Sanaga-Maritime, au pays Bamiléké, et nous sommes, comme je l’ai fait partout, ouverts pour que les livres d’histoire puissent être ouverts, les archives aussi», avait-il dit.

Cette déclassification devrait ainsi aider à faire la lumière sur les épisodes tragiques de la répression des maquis indépendantistes.

«C’est une nouvelle que nous accueillons avec joie, mais il faut dire que la question des archives coloniales est extrêmement délicate. Donc, il faut savoir quelles archives sont consultables. Je reste prudent», affirme Joseph Owona Ntsama, historien et chercheur à la fondation Paul Ango Ela de géopolitique en Afrique centrale. Pour d’autres, il faut penser à rapatrier ces documents au Cameroun afin qu’ils puissent être consultés par le public.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 28/12/2019 à 18h11, mis à jour le 28/12/2019 à 23h06