Coronavirus: les villes africaines et leurs 600 millions d'habitants vont payer le prix fort, craint l'ONU

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Le 16/04/2020 à 09h06, mis à jour le 16/04/2020 à 09h08

Les villes africaines, avec 600 millions d’habitants et plus de 50% du PIB, sont confrontées à des risques considérables en raison de l'arrêt de l'activité économique, des emplois et des revenus, causée par le Covid-19, selon la Commission économique des Nations Unies (CEA-ONU), basée à Addis Abeba.

«En tant que moteurs et facteurs de la croissance économique, les villes sont confrontées à des risques considérables à la lumière du COVID-19, ce qui a des répercussions sur la résilience du continent à la pandémie», souligne Thokozile Ruzvidzo, Directrice de la division du genre, de la pauvreté et de la politique sociale de la CEA-ONU.

Les villes africaines «comptent 600 millions d’habitants et représentent plus de 50% du PIB de la région. Ce taux est encore plus élevé, plus de 70% pour des pays comme le Botswana, l’Ouganda, la Tunisie et le Kenya (…) A ce titre, la contribution économique des villes de la région est bien supérieure à leur poids dans la population», note la CEA-ONU dans un communiqué.

Les effets de COVID-19 sur l’emploi sont susceptibles d’être graves dans les zones urbaines. Les secteurs urbains de l’économie (fabrication et services) qui représentent actuellement 64% du PIB en Afrique seront durement touchés par les effets liés au COVID-19, entraînant des pertes substantielles d’emplois productifs, indique la CEA-ONU.

«En particulier, les quelque 250 millions d’Africains dans l’emploi urbain informel (hors Afrique du Nord) seront menacés. Les entreprises et les commerces des villes africaines sont très vulnérables aux effets du COVID-19, en particulier les PME qui représentent 80% des emplois en Afrique. Ces risques sont aggravés par une hausse probable du coût de la vie, comme le montrent, par exemple, certains rapports initiaux d’augmentation allant jusqu’à 100% du prix de certains produits alimentaires dans certaines villes africaines», relève la CEA-ONU qui appelle à une prise en compte adéquate de la vulnérabilité des économies des villes.

En outre, la consommation et les dépenses urbaines (de produits alimentaires, produits manufacturés, services publics, transport, énergie et services) sont susceptibles de connaître une forte baisse à la lumière des confinements des restrictions réduites liés aux COVID, souligne-t-on.

«Les villes africaines stimulent la consommation avec leur classe moyenne en croissance, les dépenses de consommation par habitant dans les grandes villes étant en moyenne 80% plus élevées au niveau de la ville qu’au niveau national. La baisse de la consommation urbaine liée au COVID-19 aura donc un impact sur les chaînes de valeur nationales, y compris les zones rurales », note Mme Ruzvidzo.

Par Le360 Afrique (avec MAP)
Le 16/04/2020 à 09h06, mis à jour le 16/04/2020 à 09h08