Coronavirus: le Cameroun libère ses premiers prisonniers

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Le 23/04/2020 à 08h58, mis à jour le 23/04/2020 à 09h00

Près de 1000 détenus ont été relâchés à Yaoundé et Douala, les deux plus grands villes du pays, suite aux remises de peines ordonnées par le président Paul Biya. Une décision qui devrait désengorger les prisons en pleine épidémie de Covid-19.

En pleine épidémie de coronavirus (Covid-19), le Cameroun a commencé à libérer ses premiers prisonniers. Cette mesure fait suite au décret du président Paul Biya du 15 avril dernier portant commutation et remise de peines aux personnes dont la condamnation a déjà été prononcée.

A Yaoundé, la capitale et épicentre et l’épidémie, 355 détenus sont déjà sortis des prisons centrale et principale de Kondengui, l’un des plus grands centres pénitentiaires du pays.

A Mbouda, dans la région de l'Ouest, sur les 147 détenus devant bénéficier de la mesure présidentielle, 78 ont été libérés. Les autres auxquels une remise de peine est accordée seront élargis une fois leur peine arrivée à échéance. A Ngaoundéré, dans la région septentrionale de l'Adamaoua, ce sont plus de 300 prisonniers qui ont été relâchés. 

Cette libération s’est faite dans le respect des mesures barrières édictées par le gouvernement, notamment la distanciation sociale visant à barrer la voie au Covid-19, affirme le procureur général près la Cour d’appel du Centre, Jean Fils Ntamack.

«C’est d’ailleurs pour cela que ces détenus bénéficiaires sont libérés par vague de 100 personnes», a-t-il déclaré dans des propos rapportés par le quotidien national Cameroon tribune. Les premiers détenus, 55 au total, sont sortis de prison le 17 avril dernier. Après cette première vague, 300 autres ont été relâchés entre le 18 et le 20 avril dernier, précise le procureur.

A Douala, la métropole économique et deuxième plus gros foyer de l’épidémie, 608 détenus sur les 770 bénéficiaires du décret présidentiel ont été libérés de la prison de New-Bell. Les 162 autres seront libérés une fois qu’ils auront purgé leur peine, explique le régisseur de la prison centrale de New-Bell, Thierry Joël Pambou Fopa.

D’autres libérations sont à venir, apprend-on. La décision présidentielle vise à désengorger les prisons du pays face à la menace du Covid-19. Plusieurs associations et organisations nationales et internationales avaient appelé à la libération des prisonniers pour éviter la propagation du virus. Selon les statistiques officielles, plus de 31.000 personnes sont incarcérées dans les 91 prisons du pays, la plupart en détention préventive. Seulement entre 2000 et 3000 d’entre eux devraient recouvrer la liberté après cette «grâce» présidentielle. Le Cameroun est l’un des pays les plus touchés par le Covid-19 sur le continent, avec plus 1163 cas d’infections déclarés à ce jour.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 23/04/2020 à 08h58, mis à jour le 23/04/2020 à 09h00