Afrique du Sud: bientôt la barre des 1000 contaminations par jour

Cyril Ramaphosa

Cyril Ramaphosa. DR

Le 12/05/2020 à 13h48, mis à jour le 12/05/2020 à 14h18

En quatre jours, l’Afrique du Sud a cumulé plus de 2.400 nouvelles contaminations au Covid-19. C’est la progression la plus forte jamais enregistrée sur le continent. L'évolution de la pandémie est visiblement en train d’échapper aux autorités depuis le déconfinement du 1er mai.

Avant son déconfinement, l’Afrique du Sud pensait avoir maîtrisé l’évolution de la pandémie chez elle. Mais, depuis le 1er mai, date à laquelle les salariés ont repris le chemin des bureaux, des usines et des mines, la courbe de l’évolution de l’épidémie est repartie en hausse dans le pays le plus industrialisé du continent.

Depuis le 8 mai, le pays enregistre quotidiennement un nombre de contagions supérieur à 525. Les personnes testées positives au Covid-19 sont ainsi passées de 8.232 à quelque 10.652 en quatre jours seulement. A ce rythme, le passage de la barre des 1.000 cas par jour n’est qu’une question semaine.

L’Afrique du Sud mise depuis le début de la pandémie sur une stratégie similaire à celle de l’Allemagne, consistant à effectuer un dépistage massif, afin de réaliser des prises en charge précoces. Pour l’heure, quelque 369.697 tests de diagnostics ont été réalisés.

Malgré ses 10.652 contaminations, le pays ne compte que 206 décès, ce qui contraste avec la létalité de la maladie dans d’autres pays, telles l’Algérie et l’Égypte. En effet, si ces deux Etats comptent beaucoup moins de contaminations que l’Afrique du Sud, leurs nombres cumulés de décès représentent pratiquement la moitié de l’ensemble du continent

Ainsi, sur les 2.334 morts de toute l’Afrique, l’Algérie en cumule 507, soit 21,7%, et l’Égypte, 533, soit 22,8%. Les deux pays comptent 44,5% de l’ensemble des décès africains.

Mais si la contamination continue d'augmenter à ce rythme en Afrique du Sud, la courbe des décès ne devrait pas tarder à suivre. D’autant que les structures de santé du pays risquent d’être saturées. Cette évolution donne visiblement raison au président Cyril Ramaphosa, qui demandait à ses compatriotes de se préparer au pire.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 12/05/2020 à 13h48, mis à jour le 12/05/2020 à 14h18