Afrique du Sud. Covid-19: les experts de l'université du Cap prévoient 40.000 morts

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Le 21/05/2020 à 12h17, mis à jour le 21/05/2020 à 12h18

En déconfinant les Sud-Africains le 1er mai, le président Cyril Ramaphosa savait qu'il les menait à l'abattoir et leur avait dit de s'attendre au pire. Des experts de l'université du Cap confirment avec les prévisions particulièrement pessimistes sur l'évolution de l'épidémie dans le pays.

Même si le pays se montre étonnamment résilient à l'image de toute l'Afrique, les projections concernant l'évolution de l'épidémie sur son territoire sont très pessimistes. En effet, un comité composé de plusieurs scientifiques de l'université du Cap et d'autres établissements de renom prévoit jusqu'à un million de personnes infectées par le Covid-19, mais surtout 40.000 décès. Ces projections sont, semble-t-il, à prendre avec le plus grand sérieux. 

C'est le ministre de la Santé lui-même, Zweli Mkhize, qui a rendu publique ladite étude, avant-hier lors d'une conférence de presse pour dresser l'état des lieux sur la pandémie de Covid-19. Visiblement, c'est fort de ces prévisions que le président Cyril Ramaphosa disait il y a deux semaines que ses compatriotes devaient se préparer au pire. 

En analysant les chiffres, force est de constater que l'Afrique du Sud est encore très loin des projections annoncées, mais l'évolution de la maladie durant les derniers jours montre que tous les scénarios sont possibles, y compris les plus sinistres. En effet, le pays compte déjà18.003 cas confirmés d'infection et quelque 339 décès.

Il s'agit du pays d'Afrique le plus touché devant l'Egypte et l'Algérie qui comptabilisent respectivement 14.239 et 7.552 personnes déjà diagnostiquées positives au nouveau coronavirus. Et en termes de victimes, la nation Arc-en-ciel arrive largement derrière ces deux Etats d'Afrique du Nord. 

Le problème est que les courbes du nombre de cas positifs et de décès liés à la pandémie prennent une allure folle depuis le début du mois de mai, date à laquelle le président Ramaphosa a décidé le déconfinement, le pays semblant alors maîtriser l'épidémie.

Cette décision controversée aux conséquences potentiellement désastreuses a néanmoins été prise dans la contrainte. En effet, au moment où les experts de la santé prévoyaient 40.000 victimes en cas de déconfinement, les économistes estimaient quant à eux que le pays allait voir son PIB reculait de plus de 6% en 2020.

Pire, les chefs d'entreprises interrogés dans le cadre d'un sondage estimaient qu'en cas de confinement de plus d'un mois sans revenus, près du tiers des unités de production du pays feraient faillite. Un véritable dilemme pour les autorités publiques confrontées à l'idée que quoi qu'elles fassent ou décident, le pire est inévitable. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 21/05/2020 à 12h17, mis à jour le 21/05/2020 à 12h18