La vidéo a fait le tour des réseaux sociaux en fin de semaine dernière. «Nous sommes à l’hôpital régional de Bertoua. Nous sommes arrivés avec un cas dans la voiture. Jusqu’à présent, le corps est dans la voiture. Les médecins de l’hôpital n’ont rien fait. J’ai couru pour aller jusque-là où ils étaient pour sauver ma mère. Ils n’ont pas sauvé ma mère, elle est décédée», raconte une voix féminine dans cette séquence. Sur les images, on aperçoit le corps inanimé d’une dame âgée dans une voiture. Tout autour, des cris, des pleurs... Le buzz suscité par cet enregistrement dénonçant la négligence du personnel médical, sur ce cas présumé de Covid-19, a poussé les responsables de l’hôpital régional de Bertoua, dans la région de l’Est du Cameroun, à réagir.
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Cette région est la plus touchée par la pandémie de Covid-19, après celles du Centre dont dépend la capitale Yaoundé, et du Littoral à laquelle est rattachée Douala, la métropole économique du pays. Selon la directrice de l’hôpital, Dr Huguette Nguele Meke, la présumée patiente atteinte de coronavirus a pu être contaminée par son époux, lui-même malade et hospitalisé à l’hôpital régional de Bertoua. Mais la famille l’a transportée à l’hôpital beaucoup trop tard. Par ailleurs, le protocole mis en place ne permettait pas au personnel de manipuler la malade avant d’avoir enfilé les protections adéquates. Dans une autre vidéo, M. Eloga, l’époux de la défunte, regrette l’utilisation de ces vidéos qui ne sont pas le fait de la famille, dit-il.
«Je suis navré de constater que les utilisateurs des réseaux sociaux utilisent l’événement de la mort de mon épouse pour fragiliser les efforts faits jusqu’à maintenant (…) Mon épouse était en contact avec moi, mais elle n’avait pas de symptômes. Pendant que je suis en soins intensifs, elle a eu un malaise dû à une difficulté respiratoire. Elle a été transportée à l’hôpital, mais malheureusement, elle est décédée», indique-t-il. Cette vidéo remet sur le devant de l'actualité les cas de morts communautaires de coronavirus, certaines populations fuyant les installations hospitalières et préférant faire de l’automédication à domicile. Certains, par ignorance, par déni de la maladie ou simplement par peur de la stigmatisation, tentent de se soustraire aux services de santé.
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«Nous avons une affluence des formes sévères, à la fois liées au grand nombre de cas, mais aussi au diagnostic tardif, par la sollicitation tardive du système de santé. Le personnel soignant est formé pour soigner les maladies, pas pour soigner la mort. Il faut que la population le comprenne. Passer la journée à absorber tous types de potions et au final, se retrouver en détresse respiratoire pour venir harceler les hôpitaux», ce n'est pas raisonnable, regrette le Pr Eugène Sobngwi, vice-président du Conseil scientifique des urgences de santé publiques. Actuellement, la stratégie de riposte du Cameroun a été orientée sur le dépistage massif et précoce, pour prendre rapidement en charge les cas positifs. Ce, afin d’augmenter les chances de guérison.