Coronavirus: le Cameroun veut «aplatir la courbe» des contaminations

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Le 02/07/2020 à 11h24, mis à jour le 03/07/2020 à 13h40

L’objectif affiché par les autorités camerounaises est désormais de ralentir la progression du virus, alors que les experts craignent qu’une explosion des contaminations génère plus de cas que le système de santé ne peut prendre en charge.

Le Cameroun est passé à la phase 3 de son plan national de prévention et de riposte contre l’épidémie de la maladie à coronavirus (Covid-19), a annoncé le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, le 29 juin dernier sur son compte Twitter.

«Pour cette troisième phase opérationnelle de notre riposte, la stratégie des 3T (traquer-tester-traiter, Ndlr) sera renforcée avec trois objectifs : stopper, sinon contrôler la transmission communautaire, maîtriser la morbidité et la mortalité notamment pour les personnels de santé, réduire l’impact du Covid-19 sur notre système de santé», explique le ministre.

Le Cameroun compte plus de 12.000 cas positifs, dont plus de 300 décès. Le virus circule activement dans tout le pays, en grande partie à cause du non-respect des mesures gouvernementales de lutte contre le Covid-19. Le «pic» annoncé courant juin n’est toujours pas atteint.

Désormais, l’objectif affiché par les autorités camerounaises est «d’aplatir la courbe» des contaminations, c’est-à-dire de ralentir la progression du coronavirus. Mais aussi d’atténuer l’amplitude de cette courbe et d’arriver à une stagnation des nouveaux cas, affirme le Dr Georges Alain Etoundi Mballa, directeur de la lutte contre la maladie, les épidémies et les pandémies au ministère de la Santé publique.

Les experts craignent qu’une explosion des contaminations génère plus de cas que le système de santé ne peut prendre en charge. Des patients pourraient ainsi mourir du fait de l’absence de soins, faute de lits disponibles.

«Si nous maintenons un bon niveau de riposte globale, nous verrons alors diminuer de façon significative le nombre de cas. En réalité, l’évolution n’est pas aussi schématiquement belle. Les modélisations et les retours d’expériences des autres pays montrent que la phase descendante peut parfois évoluer en dents de scie, que le pic de l’épidémie n’est pas toujours clairement identifiable et que tout peut recommencer si nous baissons la garde», indique le Dr Etoundi Mballa. La prévention de la maladie reste donc la seule arme pour combattre le Covid-19.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 02/07/2020 à 11h24, mis à jour le 03/07/2020 à 13h40