"Ce sont les mêmes qui continuent à tuer en RDC. Les comptes macabres de Kipupu sont dans la droite ligne des massacres qui frappent la RDC depuis 1996", a écrit sur Twitter le gynécologue Denis Mukwege, originaire du Sud-Kivu où il soigne les femmes victimes de violences sexuelles.
Attaqué le 16 juillet,le village de Kipupu se situe sur les hauts-plateaux de Fizi qui surplombent le lac Tanganyika, non loin du Burundi et du Rwanda plus au nord.
Dans cette région enclavée, des violences opposent depuis mi-2019 des Congolais tutsis rwandophones, les Banyamulenge, et d'autres communautés locales comme les Babembe.
D'après toutes les sources, l'attaque a été menée par une coalition de trois milices Banyamulenge.
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S'appuyant sur un réseau de sources locales, les chercheurs du Baromètre sécuritaire du Kivu (KST en anglais) ont parlé de "18 civils tués après la découverte de nouveaux corps" quelques jours après l'attaque.
"Il est à ce jour rapporté que plus de 220 personnes ont été massacrées", ont pour leur part écrit des députés provinciaux dans un communiqué après l'attaque.
La Mission des Nations unies au Congo (Monusco) a annoncé cette semaine qu'elle allait "dépêcher une équipe à Kipupu pour établir les faits après l’attaque du 16-17 juillet".
"Il est difficile d’avancer des chiffres avérés sur le nombre des victimes de l’attaque entre milices armées, dans une localité où la Monusco et l'armée congolaise ne sont pas présentes", a précisé la mission onusienne.
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L'armée congolaise a annoncé jeudi qu'elle s'était déployée dans le village de Kipupu.
Diffusé samedi, le compte-rendu du conseil des ministres qui s'est tenu la veille n'a fait aucune allusion aux événements de Kipupu.
"Qu’est-ce qui justifie ce silence et cette indifférence de tous : autorités nationales, Mission d’Observation des Nations Unies au Congo (MONUSCO)", s'est indigné jeudi le mouvement citoyen Filimbi, à l'unisson de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux.
"Une vingtaine de corps ont été retrouvés et plus de 200 personnes sont portées disparues", avance Filimbi.