Nigeria. Amnesty demande l'annulation de la condamnation à mort d'un chanteur tidjane pour blasphème

Yahaya Aminu Shariff, le chanteur nigérian condamné à mort.

Yahaya Aminu Shariff, le chanteur nigérian condamné à mort. . DR

Le 13/08/2020 à 15h25, mis à jour le 13/08/2020 à 15h46

Amnesty International a appelé jeudi les autorités de l'Etat nigérian de Kano à annuler la condamnation à mort prononcée par un tribunal islamique contre un chanteur nigérian, accusé de blasphème à l'encontre du prophète Mohammed.

Un tribunal appliquant la charia - la loi islamique en vigueur dans de nombreux Etats à majorité musulmane du nord du Nigeria - a condamné lundi à la pendaison Yahaya Aminu Sharif, un musicien de 22 ans, après que la diffusion d'une de ses chansons sur les réseaux sociaux a provoquée une émeute en ville.

Des manifestants avaient mis le feu à sa maison et réclamé son arrestation.

"C'est une parodie de justice. Il y a des doutes réels sur le caractère équitable de ce procès", a dénoncé le responsable d'Amnesty International pour le Nigeria, Osai Ojigho, dans un communiqué.

Cette condamnation viole les termes du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, signé par le Nigeria, qui restreint la peine de mort aux crimes comme l'assassinat, a-t-il ajouté, appelant à la "libération immédiate et sans condition" du chanteur.

Les tribunaux islamiques du nord du Nigeria fonctionnent parallèlement au système judiciaire étatique. Ils ont déjà prononcé des condamnations à mort pour adultère, meurtre ou homosexualité, sans qu'aucune exécution n'ait eu lieu jusqu'à présent.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 13/08/2020 à 15h25, mis à jour le 13/08/2020 à 15h46