Le défi logistique constituera un sérieux handicap pour de nombreux pays africains qui souhaitent lancer des campagnes de vaccination contre le Covid-19. En effet, de nombreux pays ne disposent pas de la logistique nécessaire pour stocker et vacciner massivement leur population. En clair, le stockage et la distribution
Cela est encore plus vrai quand il s’agit des vaccins utilisant la technologie novatrice reposant sur l’ARN messager et nécessitant un stockage à très basse température: -70 degrés Celsius pour le vaccin Pfizer-BioNTech et -20 degrés Celsius pour celui de Moderna. Conséquence, la campagne de vaccination est un véritable casse-tête pour de nombreux pays africains, notamment ceux qui sont dans des régions isolées ou sous des chaleurs tropicales.
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L’annonce de l’arrivée des premiers lots du vaccin développé par Pfizer-BioNTec a été révélatrice des problèmes logistiques que vont rencontrer de nombreux pays africains ne disposant pas de chaînes de logistiques efficaces.
Ainsi, suite à l’annonce de la réception d’environ 320.000 doses du vaccin du laboratoire américain dont l’efficacité frôlerait 95%, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait demandé aux pays africains inscrits dans le programme Covax de soumissionner pour obtenir des lots.
Treize pays du continent s’étaient inscrits pour bénéficier d’une partie de ces vaccins. Toutefois, du fait des nombreuses sollicitations et des exigences de ce vaccin qui doit être conservé à une température d’au moins -70 degrés Celsius, un Comité multi-agence a évalué les pays candidats selon quatre critères d’évaluation: taux de mortalité des pays, nombre de nouveaux cas quotidiens, tendances épidémiologiques affichées et capacité des pays à gérer la logistique nécessaire, notamment la chaîne ultra-froid pour la conservation du vaccin.
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Lors d’une conférence de presse virtuelle animée par APO Group, Dr Matshidiso Moeti, directrice de l’OMS pour la région Afrique, a souligné que selon les critères d’évaluation mis en place, seulement 4 pays ont été sélectionnés. Il s’agit du Rwanda (102 960 doses), de la Tunisie (93.600 doses), de l’Afrique du Sud (117 000 doses) et du Cap Vert (5.850 doses)
Les 9 autres pays du continent ont été recalés dont le Nigeria qui n’a pas pu satisfaire l’exigence de conservation du vaccin Pfizer-BioNTech qui exige une conservation des doses à -70°c.
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Ce faisant, la responsable de l’OMS appelle les pays africains «à renforcer leur préparation et à finaliser leurs plans nationaux de déploiement du vaccin», ajutant que «les procédures réglementaires, les systèmes de chaîne du froid et les plans de distribution doivent être en place pour garantir que les vaccins soient expédiés de manière sûre, des ports d’entrées jusqu’aux points de livraison. Nous ne pouvons pas nous permettre de gaspiller une seule dose».