Malgré une insécurité persistante, la Libye reste une route majeure pour des milliers de migrants fuyant le désespoir, la pauvreté et la corruption pour tenter de rejoindre l'Europe, souvent au prix d'une odyssée longue et dangereuse.
Dimanche, les migrants, en majorité africains, ont été secourus par des garde-côtes de la marine libyenne et ramenés à la base navale de Tripoli (ouest). Une équipe de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) les a pris en charge à leur arrivée.
Parmi eux figurent six femmes et deux enfants. Ils sont pour la plupart originaires du Cameroun, du Soudan et du Mali, selon un représentant de l'OIM sur place.
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Deux des survivants ayant entrepris cette périlleuse traversée de la Méditerranée pour rejoindre les côtes italiennes et qui se trouvaient dans un état critique ont été transportés vers un hôpital de la capitale. Une vingtaine de passagers sont portés disparus.
"Dans la plupart des cas, il y a peu d'opérations menées pour récupérer" les migrants portés disparus, a déclaré à l'AFP Safa Msehli, porte-parole de l'OIM à Genève.
"Voir des corps rejetés par la mer sur les plages est désormais banal", a-t-elle déploré.
Samedi, l'ONG allemande Sea-Watch avait secouru 147 migrants au large de la Libye, en proie au chaos, dans le cadre de deux opérations de sauvetage menées par son navire "Sea-Watch 3". La veille, elle avait déjà secouru 45 migrants.
Plus de 1.200 migrants ont péri en 2020 en Méditerranée, selon l'OIM.
"Au moins 3.700 hommes, femmes et enfants ont été interceptés et ramenés dans ce pays depuis le début d'année", a indiqué le bureau de l'OIM en Libye vendredi sur Twitter.
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"La plupart ont été transférés vers des centres de détention dont les conditions ne cessent d'empirer", selon la même source.
Les agences de l'ONU et les ONG dénoncent régulièrement le renvoi en Libye de migrants interceptés en mer et dénoncent les conditions déplorables dans les centres de détention.
Passeurs et trafiquants profitent des divisions qui déchirent le pays, situé à quelque 300 km des côtes italiennes et miné par de profondes divisions.
Une nouvelle autorité censée unifier la Libye a été mise en place début février, en attendant des élections prévues en décembre. Un règlement du conflit apparaît essentiel pour prévenir les tragédies migratoires.