Cameroun: Kribi, la ville où le tourisme sexuel fait des ravages

VidéoKribi est l’une des villes de forte attraction au Cameroun. Une ville qui reçoit près de 50 000 touristes par an dont la majorité est constituée d’Européens, d’Africains et d’Asiatiques. Mais ici, la prostitution est une activité qui a pignon sur rue, avec des centaines de filles qui s’y adonnent.

Le 23/01/2022 à 10h14

Kribi connait son émergence grâce à son ouverture sur l’océan atlantique et principalement grâce aux chutes de la Lobé, l’unique endroit au monde où un fleuve se jette dans un océan par des chutes, un patrimoine géoculturel exceptionnel. Kribi, c’est aussi son environnement paisible qui permet aux nombreux touristes de passer des moments agréables autour des produits de la mer accompagnés du climat tropical qui émerveille tant les visiteurs.

Kribi est située à 180 km de Douala, la capitale économique du Cameroun et à 287 km de Yaoundé, distance par route. C’est cette ville qui fait l’objet d’une attention particulière depuis que le tourisme rime avec sexualité. Les experts parlent de tourisme sexuel.

La ville côtière de Kribi accueille régulièrement des visiteurs qui viennent parfois des pays étrangers mais aussi des nationaux qui y vont, soit pour des rencontres professionnelles notamment des ateliers, des colloques et des assemblées générales des organisations publiques et privées, soit pour de simples balades entre amis. C’est au cours de ces divers déplacements que naissent des rencontres entre visiteurs et habitants. Des rencontres qui ont favorisé au fil du temps, des réseaux de prostitution et de proxénétisme.

Certaines jeunes filles, dans la logique d’améliorer leurs conditions de vie et celles de leurs familles, se livrent depuis lors aux rapports intimes avec des visiteurs contre de l’argent. Pour atteindre leur but, certaines se baladent en petites tenues dans les plages ou feignent d’aller à la recherche de leurs connaissances dans les hôtels, lorsqu’elles ne mettent pas en mouvement des proxénètes. De nombreux touristes ou visiteurs optent aussi pour ces stratagèmes dans l’espoir d’attraper ce qu’ils appellent de la chair fraiche, des plus jeunes parmi les filles.

Les associations locales et les autorités en place ont pourtant trouvé des solutions pour lutter contre ce phénomène qui n’émet presque plus dans la ville de Kribi. Le ministère de la Promotion de la femme et de la famille a ouvert tout un centre d’autonomisation et de réinsertion de ces jeunes. Ce centre met à leur disposition des formations en coiffure, couture et d’autres petits métiers. La sensibilisation continue dans les familles et auprès de ces jeunes dont l’âge varie entre 13 et 25 ans. Des jeunes filles exposées au Vih/Sida et à d’autres infections sexuellement transmissibles car nombreuses d'entre elles ne se protègent pas avant tout rapport intime.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 23/01/2022 à 10h14