Garoua-Boulaï, symbole d’une cohabitation apaisée ente Camerounais et Centrafricains

VidéoDans la ville camerounaise de Garoua-Boulaï, de nombreux Centrafricains, dont la majorité sont des réfugiés, vivent en harmonie avec les communautés locales.

Le 16/05/2022 à 15h10, mis à jour le 17/05/2022 à 12h00

Située dans la région de l’Est-Cameroun, dans le département du Lom-et-Djerem, à une distance d’environ 580 km de la capitale politique Yaoundé, Garoua-Boulaï est une ville de transit pour les personnes qui viennent du Tchad, du Nigeria et de la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, de même que pour les Camerounais se rendant du Grand Sud dans les régions septentrionales.

Garoua-Boulaï abrite le plus grand nombre de réfugiés centrafricains en terre camerounaise. Les autorités administratives les évaluent à près de 7.000 âmes reparties entre les communautés et le camp de réfugiés de Gado-Badzéré. L'on serait en droit de penser qu'une aussi grande population puisse faire ombrage aux communautés locales. Mais, au contraire, tous ces groupes vivent en harmonie.

C’est en 2013-2014 que les Centrafricains ont commencé à arriver en masse au Cameroun, fuyant le climat d’insécurité qui régnait dans leur pays dû aux successives crises politiques. Ayant perdu tous leurs biens, certains d'entre eux se sont installés dans la ville de Garoua-Boulaï et ses environs, tandis que d’autres ont rejoint les communautés.

Puis, le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés et le gouvernement camerounais ont décidé de leur offrir un cadre propice pour leur épanouissement. Depuis lors, les Centrafricains vivent paisiblement en territoire camerounais. Plusieurs d’entre eux se sont lancés dans des activités comme le petit commerce, l’agriculture, l’élevage, la pêche et le transport en commun. Aujourd'hui, l’harmonie est perceptible entre les différentes communautés, et il est difficile de distinguer un réfugié centrafricain d'un citoyen local.

Mais cette harmonie n'est pas à l'abri de perturbations. «Nous sommes tout simplement gênés par le comportement de certains qui volent nos biens et d’autres qui enlèvent des personnes pour, après, demander des rançons à leurs familles», nous déclare, remonté, un jeune Camerounais. Les populations hôtes se plaignent également de l’intérêt que les organismes internationaux portent à ces réfugiés au détriment des locaux.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 16/05/2022 à 15h10, mis à jour le 17/05/2022 à 12h00