Le ndop, l'étoffe traditionnelle qui drape de fierté tout le Cameroun

VidéoLe Ndop, cette étoffe traditionnelle et rituelle du peuple des Grassfields, représente valablement la culture camerounaise à l’étranger. Les pouvoirs publics et traditionnels ont intérêt à sauvegarder cet héritage ancestral.

Le 26/06/2022 à 08h32

Il est de deux types au Cameroun: le ndop bamiléké et le ndop anglophone du nord-ouest. Les plus anciens chez les Bamiléké l’appellent «dze ndouop» ou «nji ndop». Dans sa forme originale, ce tissu est constitué d'un assemblage de bandes de coton cousues bord à bord. Les motifs géométriques blancs sur fond bleu indigo lui donnent son identité. Les historiens rappellent que la richesse du ndop bamiléké se remarque non pas dans une variété de couleurs, mais dans le style et la combinaison des motifs et figures géométriques abstraites qui se détachent du fond bleu interne. Chez les anglophones, c’est un vêtement royal et traditionnel à motifs colorés. C’est également ce tissu qui est régulièrement choisi comme vêtement traditionnel du Cameroun lors des cérémonies internationales.

S’il est admis que tout le monde peut le porter à temps et à contretemps, tel n’est pas le cas avec le «toghu», un vêtement traditionnel exclusivement réservé aux chefs traditionnels, à leurs notables et à certaines autres personnes uniquement lors des cérémonies de grande envergure. Le toghu est aussi originaire de la région du Nord-Ouest, mais il est souvent concurrencé par un autre qui vient du Nigéria voisin.

L'on remarque que le port de ces vêtements précieux s’est répandu au-delà de la notabilité et de leurs origines ethniques. Ils s’arborent déjà partout dans le pays et pas seulement lors des événements festifs. Dans leurs versions modernes, ils se déclinent sous plusieurs formes et les motifs tendent déjà à s’adapter aux exigences des plus jeunes. Pareil pour les tissus qui ne sont plus forcément originaux. Le ndop et le toghu sont pourtant un héritage ancestral dont les motifs, tissus et agencements doivent être préservés.

Par Jean-Paul Mbia (Yaounde, correspondance)
Le 26/06/2022 à 08h32