JO de Rio: malgré sa médaille d’argent, son geste pourrait lui coûter cher en Ethiopie

Feyisa Lilesa, un geste courageux du médaillé d'argent du marathon des JO de Rio qui risque de lui coûter cher.

Feyisa Lilesa, un geste courageux du médaillé d'argent du marathon des JO de Rio qui risque de lui coûter cher.. DR

Le 22/08/2016 à 06h19, mis à jour le 22/08/2016 à 08h49

L’Ethiopien Feyisa Lilesa, qui a remporté la médaille d’argent du marathon masculin lors de la dernière journée des jeux olympique de Rio risque gros une fois de retour dans son pays. En cause, le geste de poings croisés au niveau de la tête en signe de soutien aux manifestants Oromos dans son pays.

La médaille d’argent obtenue par l’Ethiopien Feyisa Lilesa a un goût amer. Non pas du fait que le métal jaune ait été remporté par un Kenyan, Eliud Kipchoge, les éternels concurrents, mais à cause surtout de la situation sociale tendue qui prévaut dans son pays et qui concerne particulièrement son peuple, les Oromos.

Et pour marquer son soutien aux manifestants Oromos en Ethiopie, durement réprimés par la minorité gouvernante, il a croisé ses poings au niveau de sa tête au moment de franchir la ligne d’arrivée du marathon. Un geste qu’il expliqua plus tard en conférence de presse. «C’est un signe de soutien aux manifestants qui sont tués par le gouvernement de mon pays (…) Ils font le même signe là-bas», avant de poursuivre qu’avec ce signe, «je voulais montrer que je n’étais pas d’accord avec ce qui se passe, j’ai des proches et des amis en prison. Le gouvernement tue mon peuple, les Oromos, des gens sans ressources».

Le nouveau médaillé d’argent du marathon des Jeux olympiques fait allusion à la répression du régime dominé par la minorité des Tigréens contre les deux ethnies majoritaires en Ethiopie (Oromo et Amharas) dans le sillage d’une politique d’appropriation des terres appartenant à celles-ci.

Vu la répression du régime contre les manifestants Oromos, on comprend bien évidemment les risques que peut encourir Fyisa Lilesa. Et sa réponse inquiète. «Peut-être que je vais être tué, peut-être que je vais être mis en prison, retenu à l’aéroport, ou obligé de partir dans un autre pays».

La cause des peuples Oromos et Amharas ne pouvait trouver un meilleur défenseur et surtout une meilleure vitrine que les jeux olympiques. 

Par Kofi Gabriel
Le 22/08/2016 à 06h19, mis à jour le 22/08/2016 à 08h49