Vidéo. Osunaarashi, l'Egyptien qui terrasse les champions de Sumo Japonais

DR

Le 25/12/2017 à 21h05, mis à jour le 25/12/2017 à 21h11

VidéoEn Egypte, plusieurs jeunes veulent devenir comme leur idole Osunaarashi, champion de sumo, le sport japonais par excellence. Une fédération et plusieurs clubs ont vu le jour.

Son nom de combat, Osunaarashi, qui signifie littéralement "Grande tempête de sable", caractérise bien l'Egyptien Abderahmane Shalan, explique le quotidien français Le Monde. En effet, le natif de Mansoura, 130 km au nord du Caire, est venu au Japon en balayant tous les champions de sumo sur son passage, jusqu'à se hisser très vite dans le Makuuchi, la première division, qui ne compte qu'une quarantaine de lutteurs. Il est ainsi le premier lutteur africain et musulman à devenir officiellement Kishiri, c'est-à-dire Sumo. 

Le jeune homme de 25 ans avait débuté dans le body building avant d'avoir un penchant pour la lutte japonaise. C'est là qu'il s'inscrit dans des tournois amateurs en Estonie, puis en Bulgarie. Il se rend compte très vite qu'il a une grande marge de progression, mais pour qu'il soit un grand lutteur il lui faut une formation intensive. C'est là qu'il débarque au Japon en 2011, à l'âge de 19 ans seulement. Il cherche une écurie, une beye, qui accepte de le prendre. Personne ne veut de cet africain, jusqu'au jour où la beye Otake accepte de lui donner sa chance. 

Comme dans un film asiatique, il doit d'abord assumer les basses besognes: balayer la salle d'entraînement, nettoyer la vaisselle, faire les courses. Abderahmane ne refuse rien et s'acquitte religieusement de ce qu'on lui demande, tout en ne ratant aucune séance d'entraînement. C'est là que ses hôtes japonais reconnaissent en lui les qualités d'une personne déterminée capable d'évoluer dans le monde exigeant des Kashiris. 

Abderahmane Shalan reste très attaché à sa religion. Il ne rate aucune prière et jeûne même durant les compétitions. Il y a quelque temps, contrairement aux règles de célibat imposées aux lutteurs, il s'est marié dans sa ville natale de Mansoura. Evidemment, il s'est gardé d'en faire la publicité au Japon, mais cela lui a coûté sa place dans la première division, car ses performances sportives ont baissé. 

En Egypte, il est devenu une vraie référence et un modèle pour la jeunesse. Lors de son voyage au Japon, le président Al Sissi l'a rencontré et Osunaarashi en a profité pour demander à être exonéré du service militaire obligatoire. En contrepartie, il s'est promis d'être un promoteur du tourisme égyptien auprès des Nippons. Sa demande a été acceptée et sa promesse a été tenue, puisqu'entre 2016 et 2017, le nombre de touristes japonais en Egypte a été multiplié par trois ou quatre. De plus, à son retour en Egypte, Abdelfattah Al Sissi a donné des instructions pour que le sport japonais soit promu. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 25/12/2017 à 21h05, mis à jour le 25/12/2017 à 21h11