Cameroun: ruée vers les activités sportives durant les vacances

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Le 04/08/2018 à 14h16, mis à jour le 05/08/2018 à 18h02

Les initiatives et tournois se multiplient durant la période estivale pour occuper les jeunes. Au-delà de la compétition, il s’agit avant tout d’apprendre de façon ludique, même si des talents peuvent être découverts à ces occasions.

La distraction numéro 1 des jeunes en période de vacances scolaires est indiscutablement le sport. Durant cette période estivale, tous les espaces de jeu mis en place par les municipalités et collectivités locales sont envahis. Voire les rues et les moindres espaces en ville. Et ce, notamment à l’occasion des «championnats de vacances», pour ce qui est du football, sport-roi au Cameroun. Des championnats inter-quartiers, très courus, sont parrainés par des mécènes, des entreprises, voire des joueurs professionnels et internationaux en activité ou retraités. A titre d’exemple, la «Super coupe Samuel Eto'o», parrainée cette année par le quadruple Ballon d’or africain dans la localité d’Ebogo, à 70 km environ de Yaoundé, la capitale.

Certains footballeurs comme Carlos Kameni, André Onana, Jean II Makoun, etc., n’hésitent d’ailleurs pas à participer à ces matchs amateurs pour communier avec leurs fans ou amis au Cameroun. «Les championnats de vacances permettent de regrouper les jeunes et renforcer la solidarité, au-delà de la compétition proprement dite. Il s’agit d’abord d’émulation sportive, de défi, car les gains ne sont pas importants. Ça aide les jeunes à sortir de l’oisiveté et le sport est bon pour le corps et l’esprit», déclare Marius Bong, un promoteur. Mais des recruteurs et scouts de clubs rodent tout de même. Car, personne n’oublie que c’est ce genre de compétition qui a permis de repérer de nombreux internationaux camerounais. Le Mondial 2018 aidant, le football reste l’une des disciplines les plus courues.

Pour d’autres disciplines sportives moins populaires ou médiatiques, outre ces petits tournois, l’une des formules consiste en l’organisation de «camps» où des jeunes sont sélectionnés pour un entraînement plus poussé. En basket-ball par exemple, c’est ce genre de regroupement qui a permis de détecter et favoriser l’éclosion de Joel Embiid, aujourd’hui joueur de Philadelphia 76ers en NBA, le championnat professionnel américain. L’émulation pour la pratique du sport a poussé notamment l’Institut national de la jeunesse et des sports (INJS) à organiser des sessions d’initiations pour les plus jeunes dans plusieurs disciplines.

Des centaines d’enfants (entre 2 et 25 ans) prennent ainsi part chaque année à l’opération «INJS sport et loisirs vacances», dont l’engouement est grandissant à chaque édition. Ici, on allie généralement activités sportives et culturelles, question d’occuper les jeunes durant un mois (de juillet à août) de façon ludique et utile d’abord, même si des vocations peuvent naître ou des talents repérés à l’occasion. Les coûts sont abordables - environ 5.000 francs CFA -, permettant de démocratiser la pratique du sport. Idem dans les clubs, où les coûts d’inscriptions sont généralement revus à la baisse. La plus grande difficulté résidant dans l’insuffisance des infrastructures sportives adéquates pour accueillir tous les pratiquants.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 04/08/2018 à 14h16, mis à jour le 05/08/2018 à 18h02