Après le retrait de la compétition par le Comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) le 30 novembre dernier, le Cameroun veut tourner la page de l'édition 2019 de Coupe d'Afrique des Nations (CAN 2019).
Cependant, il lui faudrait tirer les leçons de cet échec afin d'aborder avec sérénité d'autres échéances, notamment la CAN 2021 que la CAF se propose d'attribuer au pays en guise de compensation, notamment pour les investissements colossaux consentis.
Lors d'une réunion tenue la semaine dernière à Yaoundé sous la présidence du Premier ministre, c'est à cet exercice que le Comité central d'organisation de la CAN 2019 s'est livré.
Bien que le gouvernement n'a pour l'instant pas fait de communication officielle autour de ce conclave, des informations ont fuité et permettent de comprendre quelques-unes des causes du fiasco.
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D'une part, la lourdeur des procédures administratives dans le traitement des dossiers de marchés publics relatifs aux travaux de construction ont considérablement ralenti les travaux.
«Au Cameroun, le respect des procédures réglementaires est un impératif catégorique sur le plan administratif, que chaque partie prenante dans l'organisation de la CAN Total Cameroun 2019 se devrait de respecter. Mais la lourdeur et la complexité de certaines de celles-ci, ajoutées à l'implication timide dans les processus de certaines structures et administrations, ont aggravé les retards des travaux dans divers sites», a déclaré un des participants dans son exposé de circonstance.
«En réalité, les problèmes de procédures n'ont pas été suffisamment simplifiés et ont été préjudiciables à la bonne préparation de la CAN Total Cameroun 2019», ajoute-t-il.
Conséquence, de nombreux retards qui n'ont pu être rattrapés, et, au final, se sont accumulés.
Dans son interview à la télévision panafricaine Afrique Media, la semaine dernière, le président de la CAF, le Malgache Ahmad Ahmad, avançait un taux d'exécution général des travaux d'environ 55%.
Des retards qui sont plus «criards», selon l'expression qu'il a lui-même employée, notamment à Garoua, dans le Nord du pays et à Bafoussam, dans la région de l'Ouest, deux des villes devant accueillir chacune une poule de la compétition.
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Par ailleurs, en plus des infrastructures sportives, hôtelières et de voirie urbaine, il s'avérait aussi nécessaire de réhabiliter les infrastructures et moyens de transport (aéroports, axes routiers, flotte nationale aérienne, moyens de transport interurbain collectifs, etc.) dans certaines villes.
D'autre part, la CAFa noté sur le terrain une prolifération des unités techniques de contrôle et de suivi des différents travaux dont les actions se neutralisaient.
En outre, pour beaucoup, un grand nombre de marchés ont été attribués à des entreprises ne justifiant pas forcément d'une expérience avérée, ni de l'expertise ou encore des capacités financières nécessaires à même de mener ce genre de chantiers.
La décision finale de la CAF dans ce contexte est donc perçue comme une invite à revoir des méthodes de travail, à simplifier des procédures, dans la perspective de l'échéance de 2021.