Dans une voiture garée dans une rue d'Abidjan, se trouvent une femme et plusieurs corps d'enfants. Le visage ensanglanté, la femme se défend d'avoir tué les enfants. On l'entend dire : "ce sont les gens de l'auberge". Mais, personne dans cette foule déchaînée ne croit réellement à ce qu'elle vocifère. Il n'est même pas certain qu'on l'entende véritablement.
Il faut dire que depuis quelques mois, les enlèvements et meurtres d'enfants se succèdent dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest. En Côte d'Ivoire et au Sénégal, les morts de deux enfants vont symboliser cette barbarie. A Abidjan, un jeune garçon, Bouba, a été sauvagement tué aux abords d'un hôpital. Son meurtrier a été arrêté sur les lieux mêmes de son forfait. Plusieurs autres enfants ont été enlevés et ne seront jamais retrouvés, ce qui a déclenché la colère des populations ivoiriennes qui ont organisé plusieurs manifestations.
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La forte mobilisation a atteint le sommet de l'Etat. Le président Alassane Ouattara s'est publiquement exprimé sur le sujet dans un discours télévisé. Alors que la Première dame ivoirienne mène une campagne de sensibilisation via sa fondation.
Au Sénégal, il y a moins d'une semaine, c'est un jeune garçon, Fallou, qui a été enlevé. Après trois jours de recherche, son corps a été trouvé à 500 mètres de son domicile, enveloppé dans un sac plastique. Là également, tout le pays a été saisi d'émotion, d'autant que des dizaines de cas d'enlèvements sont signalés. Le pays vit une véritable psychose.
Beaucoup pointent du doigt les politiciens qui, à l'approche des élections, n'hésiteraient pas à se livrer à des sacrifices humains capables de leur faciliter l'accession à la magistrature suprême.