L’UEMOA consolide sa croissance à 7,2% au second trimestre

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Le 24/08/2016 à 18h16

L’UEMOA continue une croissance insolente dans le contexte de déprime des économies subsahariennes. Au second trimestre, la hausse du PIB s’est quasiment maintenue, à 7,2%, dans la lignée des prévisions de la BCEAO, la banque centrale.

L’UEMOA confirme la dynamique économique de la zone franc CFA en Afrique de l’ouest. Au second trimestre, le PIB de la région s’est accru de 7,2%, en glissement annuel, contre 7,5% enregistré le trimestre précédent, d’après les données publiées par la BCEAO ce 11 août. Ce, alors que l’Afrique subsaharienne devrait se contenter de 1,6% de croissance en 2016 selon le FMI.

Le ralentissement du rythme de croissance enregistré d'un trimestre à l'autre est imputable, selon la BCEAO, aux secteurs tertiaire et primaire, dont les contributions à la croissance du PIB trimestriel ont baissé respectivement de 0,2 point et 0,1 point de pourcentage, pour s'établir à 3,5 points et 1,5 point de pourcentage. La contribution du secteur secondaire à la croissance est, pour sa part, restée stable à 2,2 points de pourcentage.

Le secteur primaire en particulier a été affecté par une évolution contrastée des cours mondiaux des matières premières d’exportation qui dominent les économies de la région. Les cours moyens du caoutchouc, du café et du coton se sont repliés respectivement de 13,2%, 7,5% et 4,0% en rythme annuel. Il en est de même pour le brut dont les cours ont diminué de 21,0%. En revanche, les cours du cacao et de l'or se sont redressés respectivement de 1,0% et 5,6% sur un an.

Par ailleurs, la consolidation des économies de la région est assortie d’une faiblesse de l’inflation qui se situe à 0,5% fin juin 2016 contre une réalisation de 1,5% à fin juin 2015. Ce, grâce à une décélération du chapitre alimentation avec une chute des prix des tubercules dans les pays côtiers et d’une «hausse de moindre ampleur des prix des céréales» dans les pays sahéliens, note la BCEAO.

En outre, au niveau des échanges extérieurs, le déficit de la balance commerciale de l'Union s'est inscrit en hausse de 22,0 milliards, en ressortant à 211,8 milliards de FCFA au deuxième trimestre 2016 contre 189,8 milliards relevés à la même période de 2015.

Pour rappel, selon les prévisions de l’institution monétaire ouest africaine de la zone FCFA, la croissance de la région devrait s’établir à 7,2% en fin d’année, contre 7% en fin 2015. Une croissance forte qui devrait être mise à l’épreuve les années à venir en cas de ratification par les Etats (dans le cadre de la CEDEAO) de l’APE avec l’Union européenne. Une perspective redoutée par une partie des classes politiques.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 24/08/2016 à 18h16